jeudi 31 juillet 2014

31 juillet 1914 - Assassinat de Jean Jaurès

Les Russes font sauter les ponts de chemin de fer en provenance d'Autriche, tandis que les Serbes résistent tant bien que mal. A 13h, l'Allemagne proclame la loi martiale, et envoie deux ultimatums, en demandant à la Russie de stopper sa mobilisation sous 24h, et à la France de rester neutre en cédant temporairement à l'Allemagne les forts de Toul et Verdun. Les Français comptent bien refuser et prévoient de mobiliser le lendemain. Les Anglais demandent si la neutralité belge sera respectée : les Français acquiescent, les Allemands ne répondent pas. La Belgique et les Pays-Bas mobilisent, l'Italie décide de rester neutre. Panique financière à la bourse de Londres.

Plaque commémorative de l'assassinat de Jean Jaurès, au café Le Croissant dans le IIe arrondissement de Paris. Le meurtrier est Raoul Villain, un étudiant de l’École du Louvre proche de l'Action française et relativement déséquilibré mentalement, qui l’a abattu au revolver à la terrasse sans motif très clair. Il sera très largement acquitté en 1919 compte tenu du patriotisme ambiant, et la veuve Jaurès condamnée aux dépens. A partir de ce moment, une bonne part des pacifistes français se rallient à l'"Union sacrée" pour la guerre. ©Rémi Jouan, domaine public.

mercredi 30 juillet 2014

30 juillet 1914 - Plan Schlieffen

Von Bethmann poursuit ses efforts pour essayer de faire accepter la voie diplomatique, mais la Russie ordonne la mobilisation générale à 16h. Cette action, perçue comme une provocation par Berlin, permet au chef d’État-major von Moltke de convaincre les autrichiens de faire de même et ainsi faire échouer toute tentative de conciliation. En conséquence, l'Autriche ordonne la mobilisation générale dans la nuit, pour les hommes jusqu'à 50 ans. A partir de cet instant, les allemand s'en tiennent au plan Schlieffen, qui implique de prendre les Russes de vitesse dans une guerre rapide. Les Belges approvisionnent leurs forts tandis que les Pays-Bas se déclarent neutres. L'armée française, sans connaître les mobilisations générales de la Russie et de l'Autriche, se positionne à 10 km de la frontière allemande et se tient prête.

Les plans stratégiques allemand et français en vigueur. Chez les allemands, le plan Schlieffen, du nom de son concepteur, a été créé en 1905 et constamment mis à jour par von Moltke depuis. Il prévoit de ne conserver qu'une force minimale face à la Russie le temps que celle-ci mobilise, et de battre rapidement les français en passant par la Belgique neutre avant de se rabattre sur Paris. Côté français, le plan XVII (17e plan depuis 1870), datant de 1913, s'intéresse surtout aux conditions de mobilisation mais prévoit d'attaquer en Alsace-Lorraine et sur le Luxembourg. ©Arte, Le dessous des cartes.

mardi 29 juillet 2014

29 juillet 1914 - Monitor

L'Autriche bombarde Belgrade via l'artillerie de sa flottille du Danube. Les serbes font sauter des ponts, empêchant l'infanterie autrichienne de passer le fleuve. Le chancelier allemand Bethmann-Hollweg essaie de conserver la neutralité anglaise, mais ceux-ci répondent que ce ne sera pas possible en cas de guerre. Cependant, Grey propose la même possibilité d'arrêt à Belgrade qu'avait exprimé Guillaume II précédemment. Bethmann essaie donc de la transmettre à l'Autriche mais se voit débouté. Pendant ce temps, Guillaume II envoie une proposition de négociation à la Russie, sans que l'on sache si elle est vraiment sérieuse. Le chef d’État-major Moltke demande la mobilisation générale en Allemagne. Les anglais mettent leur flotte en alerte, ainsi que celle d'Extrême-Orient, tout comme les allemands. Le tsar donne l'ordre de mobilisation générale en Russie avant de revenir dessus le soir même. Poincaré et Viviani reviennent enfin en France.

Les cuirassés monitor SMS Temes, Bodrog et Szamos en route pour aller bombarder Belgrade. Vue d'artiste, le Temes étant arrivé avant les deux autres. ©http://www.cityofart.net/bship/sms_donau.html

lundi 28 juillet 2014

28 juillet 1914 - Déclaration de guerre

Comme prévu, l'Autriche déclare la guerre à la Serbie à 11h, marquant ainsi le début "officiel" de la première guerre mondiale. L'Angleterre réitère encore ses offres de médiation, cette fois-ci directement de la part du roi George V, mais ne crois plus vraiment en la possibilité d'éviter une guerre mondiale. L'empereur Guillaume II, impressionné que les serbes aient accepté quasiment tout l'ultimatum, propose à l'Autriche de s'arrêter et d'organiser une médiation dès que Belgrade sera prise. Chacun évalue ses alliés potentiels ou sa neutralité. La Russie continue sur sa lancée, en prévision d'une mobilisation totale, pendant que l'armée française s'annonce opérationnelle et que les éléments d'active s'acheminent aux frontières. La flotte anglaise rejoint sa base de guerre à Scapa Flow. Les socialistes français et allemands manifestent toujours contre la guerre. En France, fin du procès Caillaux, Henriette Caillaux est acquittée.

La déclaration de guerre, toujours en français, publiée le jour même dans un journal autrichien. Wiener Zeitung, 28 juillet 1914.

dimanche 27 juillet 2014

27 juillet 1914 - Réunion

A Londres, Grey propose encore une fois une rencontre entre les différentes puissances. Les représentants anglais, français, italiens et russes répondent présents, mais pas les allemands. Suite à ces défilements successifs, Grey confirme à l'Allemagne que si son pays venait à s'engager dans la guerre, ce qui n'est pas encore décidé, ce serait du côté de l'Entente ; dans le même temps la France réaffirme son soutien militaire total à la Russie. Le président français Poincaré annule ses visites en Scandinavie pour rentrer en France, tandis que des manifestations contre la guerre se déroulent à Paris. Les allemands rappellent des réservistes, alors que l'empereur Guillaume II vient de rentrer de croisière.

La police contient les manifestants à Paris, boulevard Poissonnière. Photographie de presse, agence Rol.

samedi 26 juillet 2014

26 juillet 1914 - Howth gun-running

En Grande-Bretagne, le ministre des Affaires étrangères Grey tente toujours d'organiser une médiation, sans trop de succès, d'autant que les allemands font en sorte que les russes traitent plutôt le problème directement avec l'Autriche. L'Allemagne essaie d'autre part de garder le conflit localisé tout en faisant croire qu'elle n'est pour rien dans l'affaire, ce qui fonctionne de moins en moins. La Serbie se prépare fébrilement, tandis que l'Autriche masse des troupes à la frontière russe et rappelle au pays ses ressortissants habitant aux États-Unis. La Russie se prépare également pour la mobilisation générale, en espérant ainsi impressionner les Empires centraux. Les marines anglaise, française et italienne se mettent en condition. La Belgique, neutre, renforce tout de même son armée.

Les nationalistes Molly Childers et Mary Spring Rice à bord de l'Asgard pendant le "Howth gun-running", opération visant à approvisionner avec un millier de fusils Mauser en provenance d'Allemagne les insurgés irlandais, dans le cadre de la révolution qui dure depuis 1912. ©http://www.easter1916.ie/

vendredi 25 juillet 2014

25 juillet 1914 - Réponse

Le conseil serbe se réunit en urgence et transmet sa réponse à l'ultimatum à 17h58. A la surprise générale, tous les points sont acceptés sauf celui portant sur la participation de fonctionnaires autrichiens à l'enquête ; et encore, il ne s'agit pas d'un refus net mais de la volonté d'en référer à un tribunal international qui statuera. L'Autriche considère tout de même qu'il s'agit d'un refus, et son ambassadeur signifie à la Serbie la rupture des relations diplomatiques avant de quitter le pays à 18h30. Tandis que Grey, de Londres, continue à proposer sa médiation en se détachant quelque peu de l'Entente, la plupart des puissances commencent les préparatifs de guerre. L'Autriche mobilise 8 corps d'armée en vue d'attaquer le 28, de même que la Serbie pour se défendre dès 15h, la Russie confirme son amorce de mobilisation pour 13 corps, et la France rappelle ses soldats en permission et ordonne aux troupes marocaines de rejoindre la métropole. Viviani, alors à Stockholm et que la France presse de rentrer, déclare qu'il suivra certainement la Russie dans la guerre. A Lyon, Jaurès prononce son avant-dernier discours, juste après avoir appris les nouvelles des Balkans ; il appelle à la grève générale dans toute l'Europe pour stopper la guerre.

La réponse - en français à l'origine - du gouvernement serbe sur les points litigieux. Il est reprécisé à la fin du document que la Serbie s'en remet au tribunal de La Haye si l'Autriche n'est pas satisfaite de la réponse. Austrian Red Book, 1920, p.43.

jeudi 24 juillet 2014

24 juillet 1914 - Réactions

Les différents pays européens, découvrant l'ultimatum le matin, se montrent choqués,se rendant bien compte de la volonté martiale qui le sous-tend et de l'impossibilité pour la Serbie d'y satisfaire. La Grande-Bretagne et l'Italie proposent leur aide pour régler le différent pacifiquement, l'Allemagne attendra que le délais de l'ultimatum soit écoulé, et qu'il soit donc trop tard, pour y répondre. Zimmermann, ministre des Affaires étrangères allemand, envoie une note aux ambassadeurs allemands dans les différents pays leur demandant d'éviter l'entrée en guerre des grandes puissances. La Serbie commence à mobiliser, la Grande-Bretagne garde sa flotte prête. La Russie mobilise 13 corps d'armée même si les différents ministres admettent que l'armée n'est pas prête, comme l'a montré la guerre russo-japonaise, et qu'elle doit déjà s'occuper de mouvements révolutionnaires à Saint-Pétersbourg.

La situation vue depuis Salem, en Oregon. The Daily Capital Journal, 24 juillet 1914, p.1.

mercredi 23 juillet 2014

23 juillet 1914 - L'ultimatum

La délégation française quitte la Russie pour rentrer en France via la Scandinavie ; le contenu de leurs échanges avec le tsar est mal connu, si ce n'est qu'ils semblent partager le même point de vue sur la situation actuelle. A 18h, comme prévu, l'ambassadeur autrichien à Belgrade, Giesl von Gieslingen, remet l'ultimatum au gouvernement serbe avec un délais de réponse de 48 heures ; l'armée autrichienne commence déjà à se préparer. Les serbes s'empressent d'aller demander de l'aide aux russes, qui, pris de court puisque l'Autriche leur avait affirmé ne rien préparer, leur répondent d'accepter tout l'ultimatum pour ne pas déclencher de guerre.
Traduction de l'ultimatum autrichien. Pages d'histoire 1914 - Le guet-apens, 23-24-25 juillet, 1914, p.13-16.

mardi 22 juillet 2014

22 juillet 1914 - Procès

L'Autriche demande à ce que l'ambassadeur allemand à Belgrade présente à la Serbie l'ultimatum puis la déclaration de guerre, mais l'Allemagne refuse pour ne pas paraître trop impliquée. Le chef d'Etat-Major autrichien Conrad rentre en avance de ses vacances dans le Tyrol, ce qui éveille des soupçons à Vienne.

La une de l'Humanité. A droite, défrayant la chronique en ce moment, le procès Henriette Caillaux, qui avait assassiné le 16 mars Gaston Calmette, directeur du Figaro. A gauche, le décès de Mme de Castella, testant un parachute mis au point par son mari et qui, cette fois, ne s'est pas ouvert. L'Humanité, 22 juillet 1914, Gallica.

lundi 21 juillet 2014

21 juillet 1914 - Football

Le gouvernement allemand indique aux ambassadeurs français et russe à Berlin qu'il n'a aucune idée de la politique autrichienne à l'égard de la Serbie. En interne, le ministre des affaires étrangères Zimmermann doute que l'Autriche ose prendre les mesures de guerre qu'il espère. De fait, le texte de l'ultimatum n'est envoyé à Berlin qu'en fin de journée, après que François-Joseph l'ait approuvé lors d'une conférence à Bad Ischl. Sazonov, le ministre russe des Affaires étrangères, indique qu'il tentera de faire en sorte que la Serbie se montre raisonnable, mais qu'il ne doit pas être question d'ultimatum.

Premier match officiel de l'équipe de football brésilienne (en blanc), qui bat les anglais d'Exeter City 2-0 à Rio de Janeiro. Daily Mirror, domaine public.

dimanche 20 juillet 2014

20 juillet 1914 - Flottes

Poincaré et Viviani arrivent en Russie, à Kronstadt, où ils sont accueillis par Nicolas II et partent de là pour Saint-Pétersbourg. Le gouvernement allemand prévient deux compagnies de paquebots, la NDL et l'HAPAG, qu'une guerre pourrait commencer sous peu et qu'ils devraient rapatrier leurs bâtiments. La marine de guerre allemande commence également à se rassembler, tandis que Churchill garde la flotte anglaise groupée après la revue.

Le yacht royal débute la revue navale à Porthmouth. BNF.

samedi 19 juillet 2014

19 juillet 1914 - "Localisation"

Le Conseil autrichien approuve la version finale de l'ultimatum, et confirme la date du 23 pour son envoi à la demande des allemands. Ainsi, les français sur le chemin du retour de la Russie ne pourront pas s'entretenir facilement et rapidement avec le tsar lorsqu'ils l'apprendront. Le ministre des affaires étrangères allemand, von Jagow, cherche un moyen d'assurer l'avantage aux empire centraux : puisque l'effet de surprise a été perdu le temps que les autrichiens rédigent le texte, il publie une note dans le Norddeutsche Allgemeine Zeitung, un journal officieux, comme quoi un conflit entre l'Autriche et la Serbie devrait rester localisé et ne pas s'étendre à d'autres puissances ; il réalisera un peu tard que cela suppose qu'il ait connaissance des plans autrichiens puisque la guerre n'a jamais été officiellement envisagée à ce jour.

Extrait traduit du compte-rendu du conseil, fixant les modalités de remise de l'ultimatum, appelé la "note". Austrian Red Book, 1920, p.54.

vendredi 18 juillet 2014

18 juillet 1914 - Rumeurs

Des rumeurs se répandant concernant un ultimatum autrichien, le premier ministre serbe Pašić déclare qu'il n'acceptera rien qui compromettrait la souveraineté nationale serbe. L'ambassadeur allemand à Paris, von Schoen, peut voir l'ultimatum et note justement en marge que la Serbie n'acceptera jamais ses conditions, incompatibles avec sa dignité nationale, et qu'il devrait en résulter une guerre.

Regroupement de la flotte britannique en vue d'un passage en revue par le roi George V. Carte postale, probablement une vue d'artiste.

jeudi 17 juillet 2014

17 juillet 1914 - L'Allemagne est prête

Berchtold confie à l'ambassadeur allemand qu'il craint que l'ultimatum ne soit rejeté et qu'il veut prendre le temps de bien le formuler en conséquence. Le ministre des affaires étrangères allemand, von Jagow, reçoit un rapport comme quoi l'armée est prête et peut entamer une guerre à tout moment.

En cas de mobilisation en vue d'une guerre, les socialistes de Jaurès prévoient de lancer une grève générale, ce qui n'est pas du goût de tous, comme ici dans un journal conservateur. L'Echo de Paris, 17 juillet 1914, p.2.

mercredi 16 juillet 2014

16 juillet 1914 - Suspicion

Le chancelier allemand von Bethmann déclare que la non-responsabilité serbe dans l'attentat ne lui importe aucunement, seule compte la guerre, qui pourrait causer une rupture de la Triple-Entente, ou que l'Allemagne pourra gagner même dans le cas contraire. L'ambassadeur russe en Autriche a vent que quelque chose se prépare contre la Serbie, mais l'ambassadeur autrichien en Russie l'infirme immédiatement auprès du ministre russe des Affaires étrangères Sazonov. De même, le secrétaire britannique aux affaires étrangères Grey indique à l'ambassadeur russe à Londres que les allemands ne peuvent plus être considérés comme pacifistes.

A Dunkerque, le torpilleur 323 fait monter Poincaré et Viviani à bord du cuirassé Le France, qui va les amener en Russie. BNF.

mardi 15 juillet 2014

15 juillet 1914 - Mexico

Départ de Paris du président Poincaré et de Viviani, président du Conseil et ministre des Affaires étrangères. Ils vont prendre le bateau pour la Russie, où une rencontre aura lieu avec le tsar Nicolas II, et seront de retour le 29 juillet.

Fac-simile du discours de renonciation à la présidence du général Victoriano Huerta. Le 15 juillet, dans le cadre de la révolution mexicaine menée entre autres par Pancho Villa et Emiliano Zapata, celui-ci se voit contraint d'abandonner sa dictature et Mexico face à l'avancée militaire des constitutionnalistes. El Liberal, 25 août 1914, photo http://tlamatqui.blogspot.fr

lundi 14 juillet 2014

14 juillet 1914 - Fête nationale

Réunion du Conseil autrichien. Par peur que l'Allemagne ne rompe son alliance avec l'Autriche, le premier ministre hongrois Tisza finit par accepter la guerre. L'Allemagne est mise au courant de l'avancée de la rédaction de l'ultimatum, dont l'acceptation est "pratiquement exclue". Le général en chef allemand von Moltke considère que l'armée allemande, mieux entraînée et équipée, pourra battre à la fois la Russie et la France en 1914. Compte tenu du sommet franco-russe et sur l'avis du général en chef autrichien Conrad, il est convenu que l'ultimatum sera envoyé le 23 juillet et expirera le 25.

Défilé du 14 juillet en France, sur l'hippodrome de Longchamp. Domaine public.

dimanche 13 juillet 2014

13 juillet 1914 - Résultats

Présentation des résultats de l'enquête sur l'attentat de Sarajevo. Aucun élément n'appuie l'hypothèse d'une implication du gouvernement serbe, ce qui rend ce prétexte quasiment impossible à utiliser.

Le sceau de "La Main Noire" (de son vrai nom "L'Union ou la Mort"), l'organisation ayant fourni les armes utilisées pour l'attentat. Les exécuteurs, dont Princip, faisaient eux parti du mouvement "Jeune Bosnie". Domaine public.

samedi 12 juillet 2014

12 juillet 1914 - Etat des lieux

Szögyény, ambassadeur austro-hongrois à Berlin, dresse un état des lieux assez complet de la perception allemande de la situation : d'une part ni la Russie ni la France ne seraient prêtes pour une guerre, et la Grande-Bretagne craindrait tellement la guerre qu'elle ne devrait pas s'impliquer. Berchtold présente le premier jet de l'ultimatum, qui ne devrait pas être envoyé avant la fin du mois, un sommet franco-russe se tenant auparavant. L'Italie, premier pays à utiliser l'aviation dans une guerre contre la Turquie en 1911, se dote d'un "bataillon d'aviation".

Extrait traduit de la lettre de Szögyény à Berchtold. Austrian Red Book, 1920, p.42.

vendredi 11 juillet 2014

11 juillet 1914 - Anniversaire

Alors que les discussions continuent en Autriche pour s'assurer de la conduite de la guerre, le ministère allemand des affaires étrangères envoie un télégramme au roi Pierre Ier de Serbie pour lui souhaiter son anniversaire. Cette action a été demandée par Guillaume II lui-même pour ne pas éveiller de soupçon. Le roi Victor-Emmanuel III charge Luigi Cadorna de réorganiser la médiocre armée italienne.

Le roi Pierre Ier de Serbie en 1914. Rotary Photographic Series No. 7119 A, domaine public.

jeudi 10 juillet 2014

10 juillet 1914 - "Et ils ont le temps pour ça !"

Berchtold, ministre autrichien des Affaires étrangères, amorce la rédaction de l'ultimatum. Il en prévient l'ambassadeur allemand à Vienne, lequel fait remonter l'information jusqu'à Guillaume II. Celui-ci, d'après une note manuscrite en marge du télégramme, ne voit pas l'intérêt de perdre du temps à monter un simulacre de diplomatie.

Extrait de l'Humanité. Il est question du vote d'un budget à la Chambre pour doter l'armée d'un uniforme moins voyant, le futur "bleu horizon". Jean Jaurès, s'il n'y est pas opposé, souligne l'impact négatif d'une telle mesure sur les finances du pays. L'Humanité, 10 juillet 1914, p.2.

mercredi 9 juillet 2014

09 juillet 1914 - Record

Le ministre des Affaires étrangères autrichien Berchtold indique à l'empereur qu'il va mettre au point un ultimatum envers la Serbie conçu pour être rejeté. Les anglais, toujours en liaison avec l'ambassadeur allemand à Londres, ne sont pas pessimistes sur la situation. Un pilote allemand, Otto Linnekogel, établit un record d'altitude en avion à plus de 6000m ; français et allemands se livrent une course soutenue dans ce domaine.

Parade de la division wurtembourgeoise devant le Kronprinz (prince héritier allemand), le 9 juillet 1914. Carte postale, domaine public.

mardi 8 juillet 2014

08 juillet 1914 - Weltkrieg

Guillaume II envoie un message à l'Autriche comme quoi l'Allemagne ne saurait comprendre l'éventualité où cette occasion d'agir contre la Serbie serait gâchée. Dans une lettre à l'empereur, le comte Tisza indique clairement qu'une intervention contre la Serbie mènerait à une "guerre mondiale".

Extrait traduit de la lettre de Tisza. On remarque une approximation de traduction ; le texte anglais parle de "worlds war", soit "guerre des mondes", alors que l'original allemand est bien "guerre mondiale" : "Ich war nicht in der Lage, diesem Plane in vollem Umfange zuzustimmen. Ein derartiger Angriff auf Serbien würde nach jeder menschlichen Voraussicht die Intervention Rußlands und somit den Weltkrieg heraufbeschworen". Austrian Red Book, 1920, p.36.

lundi 7 juillet 2014

07 juillet 1914 - Réunion du Conseil

Réunion du Conseil en Autriche, où est exposé le soutien allemand formulé les jours précédents. La guerre est acceptée par tous à l'exception du comte Tisza, premier ministre de Hongrie. Les débats portent en particulier sur l'opportunité d'envoyer un ultimatum ou d'attaquer directement. L'idée d'un ultimatum conçu pour être inacceptable finit par l'emporter.

Extrait traduit du compte-rendu du Conseil. Cette partie correspond à l'opinion du comte Tisza, opposé à la guerre. Austrian Red Book, 1920, p.23.

dimanche 6 juillet 2014

06 juillet 1914 - Chèque en blanc

Fin des entretiens. Le chancelier allemand von Bethmann et le secrétaire d’État aux Affaires étrangères Zimmermann confirment le "chèque en blanc" allemand à l'Autriche, en incitant celle-ci à déclarer la guerre. Guillaume II part comme prévu effectuer sa croisière annuelle en mer du Nord afin de ne pas éveiller de soupçon. A Londres, l'ambassadeur allemand met les britanniques au courant de la situation délicate dans les Balkans, mais ces derniers espèrent une solution pacifique.

La croisière sur le SMY Hohenzollern II, yacht officiel de l'empereur Guillaume II, en 1908. De gauche à droite : von Bülow (chancelier jusqu'en 1909), Guillaume II, von Valentini (chef du cabinet). © Archives fédérales d'Allemagne.

samedi 5 juillet 2014

05 juillet 1914 - Entretiens de Potsdam

Entretiens de Potsdam. Une lettre de l'empereur d'Autriche François-Joseph stipule la nécessité d'"éliminer la Serbie" pour éviter la désintégration de l'Empire. L'empereur allemand Guillaume II indique lui que l'Allemagne appuiera toute action Autrichienne contre la Serbie, y compris une guerre de grande ampleur, et le ministre de la guerre allemand Erich von Falkenhayn considère son pays comme prêt pour une guerre contre la Russie et la France. D'autre part, l'enquête sur l'assassinat pointe vers le major serbe Voja Tankosic, l'un des fondateurs de l'organisation La Main noire. A Paris, des suffragettes manifestent aux Tuileries.

Extrait traduit de la lettre de François-Joseph. Il y fait référence à un memorandum daté du 14 juin, donc avant l'attentat de Sarajevo, analysant clairement les risques de guerre européenne en cas d'agression de la Serbie mais recommandant tout de même cette action ; l'assassinat n'est ainsi vu que comme une confirmation tombant à point nommé. Austrian Red Book, 1920, p.13.

vendredi 4 juillet 2014

04 juillet 1914 - En finir avec la Serbie

L'empereur Guillaume II déclare qu'il faut dès à présent en finir militairement avec la Serbie. Une rencontre entre ses représentants et ceux de l'Autriche-Hongrie, mis au courant de ses intentions, est prévue le lendemain au palais de Potsdam. En Autriche, les corps de François-Ferdinand et de Sophie sont inhumés, dans l'indifférence voire l'hostilité d'une bonne partie de l'entourage impérial.

Les tombeaux du couple, dans la crypte du château d'Artstetten. "Cassius Chaerea", domaine public.

jeudi 3 juillet 2014

03 juillet 1914 - Veillée funèbre

L'attaché militaire saxon à Berlin confirme que l’État-major allemand souhaiterait le déclenchement immédiat d'une guerre. Les corps de François-Ferdinand et Sophie sont exposés à Vienne.

La veillée funéraire au palais impérial de Vienne. © Rue des Archives.

mercredi 2 juillet 2014

02 juillet 1914 - Convoi funéraire

Les avis sont partagés en Allemagne également. D'après une lettre de l'ambassadeur de Saxe à son gouvernement, les militaires souhaitent une guerre rapide pour prendre de court la Russie et la France, mais certains diplomates espèrent éviter le conflit. Ceci dit, l'ambassadeur d'Allemagne à Vienne assure le soutien de son pays à toute action ferme contre la Serbie. D'autre part, les corps de François-Ferdinand et de son épouse Sophie arrivent à Vienne.

Film : Le convoi funéraire à Trieste, entre le port où les corps ont été amenés par le cuirassier Viribus Unitis et la gare d'où ils sont partis pour Vienne.

mardi 1 juillet 2014

01 juillet 1914 - Avis divergents

Les avis sont partagés dans l'Empire sur l'attitude à tenir vis-à-vis de la Serbie. L'empereur François-Joseph attend les résultats de l'enquête, le général en chef Conrad von Hötzendorf est favorable à la guerre, et le ministre des affaires étrangères Leopold Berchtold craint les effets de la mobilisation sur la population.

Austrian Red Book, 1920, p.14.
Extrait traduit d'une lettre de István Tisza, premier ministre de la Hongrie, à François-Joseph.
Austrian Red Book, 1920, p.14.