Avis de décès d'un chasseur alpin tué au combat dans le secteur de Sainte-Marie-aux-Mines, le 31 octobre 1914. Comme on peut le constater, celui-ci n'a été envoyé, et donc la famille informée, qu'en janvier 1916. © http://www.romanshistorique.fr |
vendredi 31 octobre 2014
31 octobre 1914 - Statu-quo par inondation
L'inondation, couvrant avec un mètre d'eau sur une largeur de deux à
trois kilomètres, interrompt définitivement les opérations dans le
secteur de l'Yser ; celles-ci se déroulent à présent uniquement autour
d'Ypres. Dans ce secteur, les Britanniques lancent des contre-attaques
coûteuses mais qui leur permettent de se replier pour se reformer sur
des lignes plus solides dans certains secteurs. Fin de la bataille de la
Vistule : les Allemands ont été repoussés
sur leurs positions de départ. Cet échec n'empêche pas Hindenburg,
nommé au passage commandant de l'ensemble du front Est, de planifier une
nouvelle attaque avec le même objectif, Varsovie, pour dans dix jours.
Les Britanniques se préparent à intervenir contre l'Empire ottoman. A
Tsingtao, les Japonais et Britanniques commencent à bombarder
directement le fort et à creuser des tranchées d'approche. En Angola,
les Allemands attaquent par surprise à la mitrailleuse un avant-poste
portugais, tuant huit soldats et un civil. Il s'agit du premier acte
d'hostilité manifeste dans cette région. Le croiseur britannique Hermès
est coulé par un sous-marin dans le pas de Calais.
jeudi 30 octobre 2014
30 octobre 1914 - Drapeaux
Sur l'Yser, les Allemands tentent à nouveau d'attaquer mais sans
résultat probant, à cause de l'inondation. Ils se replient dans la nuit.
A Ypres, les Allemands tentent d'exploiter leur succès pour percer
définitivement les lignes alliées : ils commencent à bombarder les
unités britanniques à 6h, lesquelles se retrouvent souvent isolées à se
battre seules pour leur survie. A 10h, les Allemands prennent
Zandvoorde, et ils continuent d'avancer le reste de la journée.
Ils font également pression le long de l'Aisne. Les Russes progressent
de nouveau en Galicie, et continuent en Pologne. Les Autrichiens
commencent à refaire quelques progrès face aux Serbes sur la Drina. Les
deux navires ottomans continuent à bombarder les ports Russes en mer
Noire, notamment Sébastopol. La Grande-Bretagne et la France durcissent
leurs relations diplomatiques avec ce pays et lui envoient un ultimatum.
En Afrique de l'Est, le croiseur corsaire allemand Königsberg s'était
dissimulé dans la rivière Rufiji depuis un mois, le temps d'amasser
assez de charbon pour rentrer en Allemagne ; les Britanniques le
localisent enfin le 30 octobre et s'organisent pour pouvoir le couler.
Sept drapeaux allemands pris depuis le début de la guerre sont exposés dans la chapelle des Invalides, à Paris. Photographie de presse, agence Rol. |
mercredi 29 octobre 2014
29 octobre 1914 - Offensive d'Ypres
Les Alliés ouvrent une troisième et dernières série de vannes pour
compléter l'inondation de la plaine de l'Yser. A Ypres, les Allemands
lancent une grande offensive à 5h30, en plein brouillard, qui prend les
Britanniques totalement au dépourvu. Pourtant, les Allemands ne
perçoivent pas à quel point les défenses sont faibles et n'exploitent
pas réellement leur avantage : ils ne commencent l'exploitation de la
brèche qu'à 11h30, et avec peu de coordination. Les
Britanniques tentent de s'organiser pour résister, même s'il ne leur
reste que très peu de forces. Entrée en guerre de l'Empire ottoman
contre la Russie : les croiseurs Goeben et Breslau, auparavant allemands
et cédés à la marine ottomane le 16 août, bombardent le port d'Odessa
en mer Noire.
Un camion allemand roule difficilement dans la plaine de l'Yser inondée. © http://www.lesoir.be |
mardi 28 octobre 2014
28 octobre 1914 - Raid sur Penang
Les Russes reprennent Łódź, en Pologne. En Afrique du Sud, les forces de
la rébellion Maritz essuient un nouveau revers. Le croiseur allemand
Emden effectue un raid sur Penang, en Malaise britannique, et coule le
croiseur russe Zhemchug ainsi que le destroyer français Mousquet.
Des soldats britanniques occupent une tranchée dans le Nord de la France, le 28 octobre. On note l'aspect rudimentaire de cette tranchée dans un secteur encore nouveau et agité : il n'y a aucun aménagement spécifique (banquette de tir, etc), la tranchée est quasiment droite et non en ligne brisée, et les parapets ne sont formés que de la terre de la tranchée. ©http://avaxnews.net |
lundi 27 octobre 2014
27 octobre 1914 - De Kindermord
Dans le secteur de l'Yser, l'eau commence à monter, mais le débit des
vannes ouvertes reste limité. Les allemands, sous l'oeil de Guillaume II
venu personnellement assister aux opérations, relancent la bataille
d'Ypres en engageant neuf nouvelles divisions d'un coup. Celles-ci sont
composées en grande partie d'unités de réserve encore en cours de
formation, composées en majorité de très jeunes gens (17 ans pour les
plus jeunes) totalement inexpérimentés et attaquant à découvert. Le
massacre qui en résulte a été appelé "De Kindermord" ("le massacre des
innocents"). Premier numéro de La Gazette des Ardennes, journal sous
contrôle allemand diffusé dans les régions françaises occupées.
Éditorial du premier numéro de la Gazette des Ardennes. © http://raymond57ri.canalblog.com |
dimanche 26 octobre 2014
26 octobre 1914 - Inondation
Sur l'Yser, la situation devient désespérée et l'artillerie belge n'a
presque plus de munitions. Toutefois, suite à l'ouverture de nouvelles
vannes, l’inondation générale débute et les Allemands commencent à
s'enliser. Face à ce constat, ils décident de reporter leurs troupes sur
Ypres pour lancer une grande attaque dès le lendemain. Les Allemands
s'avancent discrètement en Angola portugais, alors que les Français
progressent au Cameroun allemand.
samedi 25 octobre 2014
25 octobre 1914 - Maître éclusier
Le roi des Belges Albert Ier prend la décision d’inonder totalement le
secteur de l'Yser pour bloquer la progression allemande dans ce secteur.
Il faut recourir au maître éclusier Karel Cogge, âgé de 60 ans, pour
évaluer les possibilités techniques et manœuvrer les vannes. Les
Allemands continuent leurs assauts sur toute la ligne de front de La
Bassée à la mer, sans résultat. Ils retraitent totalement face aux
Russes en Pologne. Les Ottomans, pour l'instant neutres, prévoient d'attaquer les ports russes en mer Noire d'ici peu de temps.
Le front Ouest le 25 octobre. Le front est complété, en particulier dans le secteur de l'Yser. Malgré les offensives de part et d'autre, il n'y aura plus aucun changement notable dans la ligne de front jusqu'au 21 mars 1918, date de la reprise de la guerre de mouvement sur une partie de la ligne, menant à la seconde bataille de la Marne. © http://www.carto1418.fr/ |
vendredi 24 octobre 2014
24 octobre 1914 - Bois du Polygone
A Ypres, les Alliés essaient à nouveau de percer, dans le Bois du
Polygone, encore une fois sans résultat probant ni pour eux, ni pour la
contre-attaque allemande. Les combats sont toujours aussi violents sur
l'Yser, avec des troupes fraîches côté allemand : quinze assauts sur
Dixmude sont repoussés. En Afrique du Sud, la rébellion Maritz subit son
premier revers important, son chef partant se réfugier dans la colonie
allemande voisine. Fondation des Northern Rhodesia Rifles, à partir de
volontaires britanniques inscrits dans les clubs de tir de Rhodésie.
Une évocation des inondations causées par l'ouverture des vannes dans le secteur de l'Yser, pour freiner l'avancée allemande. © http://www.14-18.bruxelles.be |
jeudi 23 octobre 2014
23 octobre 1914 - Bousculade sur l'Yser
Les français sont malmenés sur tous les points dans le secteur de
l'Yser. Ils reculent également à La Bassée. Les Russes avancent de
nouveau clairement sur l'ensemble du front polonais. Un nouveau
manifeste allemand est publié, signé par 3000 professeurs allemands.
Une carte postale tamponnée le 23 octobre, aux Arcs, dans le Var. Même dans cette région éloignée de la guerre, on envoie des cartes postales patriotiques. © http://memoires-de-guerres.var.fr |
mercredi 22 octobre 2014
22 octobre 1914 - Crash aérien
A Ypres, les Alliés tentent une attaque au Sud de la ligne de front à
Langemarck, qui échoue ; toutefois, la contre-attaque allemande est elle
aussi repoussée et l'arrivée de renforts français stoppe les efforts
allemands pour percer dans ce secteur. Les Etats-Unis publient une note à
l'attention de tous les belligérants stipulant qu'ils insistent sur le
respect des lois internationales. Un nouveau fusillé pour l'exemple,
Arnold Maille, près de Reims.
Une illustration de l’atterrissage forcé d'Emile Reymond. Celui-ci, outre ses activités de médecin, était sénateur de la Loire et particulièrement impliqué dans le développement de l'aviation au niveau gouvernemental depuis quelques années. S'étant fait incorporer dans cette arme, il est descendu alors qu'il effectue une reconnaissance à basse altitude le 21 octobre, et doit atterrir entre les lignes françaises et allemandes. Alors qu'il fait le mort, un combat de quatre heures s'engage autour de son appareil entre les soldats allemands cherchant à le capturer et les français venus le secourir, et il ne peut regagner ses lignes qu'à la nuit tombée. Il meurt de ses blessures le lendemain, après avoir fait son rapport. © http://uim.marine.free.fr |
mardi 21 octobre 2014
21 octobre 1914 - Réponse aux professeurs allemands
Certains éléments allemands parviennent à passer l'Yser dans la nuit du
21 au 22, alors que Dixmude est toujours lourdement bombardée. Les
alliés ouvrent des vannes dans les polders pour inonder du terrain et
freiner l'avancée allemande. A Ypres, les Allemands lancent une nouvelle
attaque, plus violente encore que celle de la veille. Les Russes
causent de lourdes pertes aux Allemands ayant passé la Vistule. Les
Alliés se replient pour chercher une position plus tenable. Une réponse
au "manifeste des 93" allemand est signée par 120 professeurs
britanniques.
Publication dans le New York Times d'un compte-rendu du texte des professeurs britanniques. New York Times, 21 octobre 1914. |
lundi 20 octobre 2014
20 octobre 1914 - Bataille d'Ypres
Les Allemands débutent une grande offensive à Ypres, avec cinq corps
d'armée. Les franco-britanniques, nettement moins nombreux et ayant
eux-mêmes reçu l'ordre d'attaquer, ne sont pas du tout préparés à se
défendre et se font tailler en pièces, des unités entières disparaissant
dans la bataille. Des combats importants ont lieu autour d'Arras et de
La Bassée. Les Russes repoussent les Allemands dans la boucle de la
Vistule. Le sous-marin allemand U-17 coule le navire marchand
britannique Glitra, premier bâtiment civil victime de la guerre. A cette
date, les Allemands ont fait environ 300000 prisonniers sur tous les
fronts, dont la moitié de Français et un tiers de Russes.
Des soldats autrichiens à Samok, en Galicie, le 20 octobre. Domaine public. |
dimanche 19 octobre 2014
19 octobre 1914 - Course à la mer
Début de la "course à la mer" à proprement parler : il s'agit
d'atteindre le plus vite possible des ports de Dunkerque,
Boulogne-sur-Mer et Calais. Les alliés ont érigé pour se défendre des
tranchées faites de sacs de terre, le terrain humide empêchant de
creuser, par exemple à La Bassée. Les britanniques sont installés à
Ypres, en Belgique ; ils sont peu nombreux mais il s'agit de soldats
professionnels, qui peuvent tirer partie des possibilités de retranchement
en zone urbaine. En face, les Allemands, pour pouvoir disposer d'une
armée nombreuse (ils sont à 6 contre 1 par rapport aux Alliés), ont fait
appel à de jeunes recrues (17 ans pour certains), inexpérimentées et
qui attaqueront à terrain découvert. Les premières unités indiennes
arrivent dans les Flandres. Un petit détachement allemand entre sans
autorisation en Angola portugais et est arrêté.
samedi 18 octobre 2014
18 octobre 1914 - Offensive sur Dixmude
Les Allemands débutent une offensive visant à repousser le front pour
prendre les ports de Calais, Boulogne et Dunkerque, par lesquels sont
acheminés les renforts anglais. Ils attaquent violemment au Sud d'Arras
ainsi qu'entre Dixmude et la mer, et ce pendant 3 jours sans se soucier
des pertes. Les alliés se défendent vigoureusement, lançant des
contre-attaques et appuyés par des bateaux croisant au large. L'attaque
britannique sur Messines est définitivement
stoppée par les Allemands. A Armentières, le même scénario se
déroulent, et les alliés commencent à s'enterrer. Des navires de guerre
britanniques bombardent Ostende ; la flotte quitte Scapa Flow pour
passer sur la côte Ouest de l'Ecosse. Les Autrichiens échouent à passer
la rivière San en Galicie. Deux soldats sont fusillés pour mutilation
volontaire alors qu'ils avaient été blessés au combat, et seront
réhabilités en 1933 et 1934. L'un d'eux, François-Marie Laurent, n'a
même pas pu tenter de se défendre puisqu'il ne parle que le breton.
Le front Ouest le 18 octobre. On aperçoit bien les deux armées allant jusqu'à la mer, avec les unités belge, en vert, à l'extrémité du front, et les Britanniques en orange autour d'Ypres. Les unités alliés semblent toutefois relativement désorganisées, alors qu'une importante armée allemande est massée juste devant. © http://www.carto1418.fr/ |
vendredi 17 octobre 2014
17 octobre 1914 - Retraite à Varsovie
Sur le front de l'Yser, les Belges et Français résistent à Dixmude
malgré de fortes pertes. Outre l'importance stratégique de ne plus
reculer, l'opinion publique y voit également le symbole d'une défense
héroïque. A Messines, les Britanniques ne parviennent pas à enlever les
défenses allemandes. Les services de renseignement alliés détectent la
présence d'une grande armée allemande au niveau de l'Yser, qui s'était
constituée à leur insu. Malgré la proximité de
Varsovie, les Allemands sont dépassés sur le front de la Vistule face
aux renforts Russes, Hindenburg ordonne la retraite. Celle-ci s'effectue
en bon ordre, et l'armée en profite pour ravager le terrain, dans une
stratégie de terre brûlée. Le torpilleur allemand S-90 tente de forcer
le blocus de Tsingtao : il coule d'une seule torpille le croiseur
japonais Takachiho. Il est cependant incapable de remplir sa mission
puisqu'il tombe en panne de carburant et doit être sabordé. Quatre
destroyers allemands sont coulés dans la mer du Nord par une flottille
britannique. Dans le même temps, deux sous-marins britanniques entrent
pour la première fois en Baltique, alors que des sous-marins allemands
tentent d'attaquer la base de Scapa Flow.
Le destroyer britannique HMS Loyal en mer du Nord, le 17 octobre. Il s'agit de l'un des bâtiments ayant participé à la destruction des destroyers allemands. Domaine public. |
jeudi 16 octobre 2014
16 octobre 1914 - Bataille de l'Yser
Les Allemands ont rattrapé les Belges qui se replient dans le secteur de
l'Yser. Le combat s'engage à Dixmude, à 15 km de la frontière. A La
Bassée, et pendant cinq jours, les deux camps reçoivent des renforts
importants et lancent des attaques, dont aucune ne remporte de succès
décisif. A Messines, la cavalerie britannique lance une attaque générale
sur la Lys. Les Allemands sont à 10 km de Varsovie, les Russes sont
prêts à évacuer. Les premières unités néo-zélandaises
quittent leur pays pour la France. Les Australiens feront de même le
lendemain. Deux soldats français sont fusillés pour l'exemple.
Une carte postale datée du 16 octobre 1914 : Gustave Fabre, caporal à la 1ère division marocaine, et dans le civil négociant en bestiaux dans le Var, écrit environ deux fois par semaine à sa famille. A cette date, il se trouve à Verzenay, près de Reims. © http://memoires-de-guerres.var.fr |
mercredi 15 octobre 2014
15 octobre 1914 - Jusqu'à la mer
Les troupes britanniques et allemandes entrent réellement en contact
dans le secteur de Messines. Il apparaît assez clairement que les
offensives qui se déroulent entre La Bassée et Ypres ne donnent pas de
résultats importants. Au Nord d'Ypres, les armées Belges en retraite
occupent une portion de front non encore stabilisée, mais qui atteint la
mer : la ligne de front est donc presque complétée de la Suisse à la
mer du Nord. En Belgique, les Allemands ont atteint
la côte, et capturé Ostende et Zeebrugge. En Pologne, les Allemands
stoppés et les Russes se battent pour Varsovie. A Tsingtao, les
non-combattants sont autorisés à quitter la ville, la situation commence
à devenir critique pour les Allemands. Le croiseur britannique Hawke
est coulé par le sous-marin allemand U-9.
Un détachement d'infanterie de marine allemand défile dans Ostende. © http://www.rtbf.be |
mardi 14 octobre 2014
14 octobre 1914 - Hauts-fourneaux
Les Britanniques continuent d'attaquer dans le secteur de La Bassée,
mais avec peu de succès et beaucoup de pertes. L'offensive fonctionne
mieux à Messines, au Nord. A la poursuite des Belges, les Allemands
atteignent Bruges.
lundi 13 octobre 2014
13 octobre 1914 - Mouvements à Ypres
Les troupes belges en retraite occupent Ypres, tandis que des
Britanniques se positionnent au Nord de la ville. Début de la bataille
d'Armentières. Les Français attaquent durement mais trouvent les
Allemands bien retranchés. Première apparition d'un sous-marin allemand
sur la voie d'approvisionnement entre Southampton et Le Havre. Le
gouvernement belge s'installe au Havre.
Un cavalier britannique déjeune à-côté de son cheval en Belgique, le 13 octobre. Domaine public. |
dimanche 12 octobre 2014
12 octobre 1914 - Les spahis de Lille
A La Bassée, les Britanniques continuent d'attaquer de Béthune en
direction de Givenchy. Les Allemands essaient de contre-attaquer, sans
succès ; toutefois, les Britanniques ne peuvent plus beaucoup avancer
non plus. Plus au Nord, à Messines, les Britanniques qui avançaient vers
Lille rencontrent les Allemands retranchés au Mont des Cats. Il ne
reste plus dans Lille que quelques spahis regroupés dans la citadelle et
bombardés par les Allemands, qui finissent
par se rendre en fin de journée. Les Belges évacuent Ostende et
Zeebrugge. L'armée allemande est freinée par les Russes devant Varsovie :
ceux-ci se sont renforcé et Hindenburg ne peut plus avancer
significativement. En Afrique du Sud, la loi martiale est déclarée
contre la rébellion Maritz : les rebelles disposent de 10000 hommes, le
gouvernement trois fois plus. Le soldat Marcel Loiseau est fusillé.
Celui-ci, blessé, se rendait à l'infirmerie lorsqu'il a croisé un
capitaine lui ordonnant de retourner se battre. Souffrant trop, il a
désobéi et le capitaine l'a fait condamner pour mutilation volontaire.
Il a été réhabilité en 1922.
Les spahis algériens chargés de la défense de la ville arrivent à Lille, quelques jours plus tôt. Ils finiront assiégés dans la citadelle le 12 octobre. © http://www.nordeclair.fr |
samedi 11 octobre 2014
11 octobre 1914 - Fusillé pour l'exemple
Dans les Flandres, les Britanniques attaquent dans le secteur de La
Bassée, et s'établissent fermement autour de Béthune. Deux Taube
survolent Paris et larguent des bombes, faisant 3 morts et 14 blessés.
Face à l'avancée des austro-allemands, les Russes sont contraints de
lever le siège de Przemyśl et de battre en retraite. Un sous-marin
allemand coule le croiseur russe Pallada dans la Baltique. Le Nusa, un
yacht armé australien, capture la canonnière allemande
Komet en Nouvelle-Poméranie : il s'agit du dernier acte militaire dans
les eaux autralasiennes. Jean-Julien Chapelant est fusillé pour
l'exemple. Ce mitrailleur avait été blessé et capturé après une semaine
de combats ininterrompus dans la Somme, mais était parvenu à s'enfuir et
à regagner les lignes françaises ; il a été condamné à son retour pour
"capitulation en rase campagne" et fusillé sur son brancard. Il a été
déclaré "Mort pour la France" en 2012, mais jamais réhabilité
officiellement. Le même jour est fusillé Ben Zineb Amar, tirailleur
marocain, pour abandon de poste en présence de l'ennemi.
Le front Ouest le 11 octobre. On observe clairement le déroulement du front vers le Nord, dans les Flandres, avec des unités de cavalerie françaises (en bleu clair) et surtout des divisions britanniques (en orange). Celles-ci sont au contact des Allemands du 14e Corps d'Armée vers La Bassée, et les unités se préparent encore sur une vingtaine de kilomètres au Nord, jusqu'à Saint-Omer. A noter également la petite unité de spahis prise au piège à Lille, qui se rendra le lendemain. © http://www.carto1418.fr/ |
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vendredi 10 octobre 2014
10 octobre 1914 - Capitulation d'Anvers
Capitulation d'Anvers. Les Allemands, dépités, prennent la plus
importante place forte d'Europe, mais ne capturent pas un seul général,
et très peu d'hommes et de matériel : toutes les troupes se sont enfuies
à part celles des forts encore assiégés, et le matériel des autres
forts a été emporté ou saboté. De plus, les Allemands ont consommé
énormément de munitions : plus de 60000 coups, dont presque 20000
d'artillerie lourde contre seulement 8 forts. Dans les
Flandres, il ne reste qu'un espace d'environ 70 km qui ne soit pas
encore fixé. L'extrémité Sud est Béthune avec le secteur de La Bassée,
où les Britanniques se préparent à attaquer. A 25 km plus au Nord, des
mouvements ont lieu dans le secteur de Messines, le plus proche de Lille
et quasiment sur la frontière Belge. Les Allemands bombardent Lille.
Deux soldats français sont fusillés pour abandon de poste. Mort du roi
Carol Ier de Roumanie. Son neveu, Ferdinand Ier, lui succède. Carol
voulait entrer en guerre aux côtés des Empires centraux, avec lesquels
il avait signé un traité secret en ce sens en 1884 ; cependant, en 1914,
son gouvernement s'était opposé à son application en l'apprenant.
Ferdinand, lui, est originaire d'Allemagne et souhaite la victoire de
celle-ci, mais écoute son gouvernement et l'opinion publique qui veulent
entrer en guerre du côté des alliés, ce à quoi il se pliera de bonne
grâce en 1916.
Des civils belges fuyant Anvers attendent de pouvoir passer la frontière hollandaise. © http://horizon14-18.eu/ |
jeudi 9 octobre 2014
09 octobre 1914 - Evacuation d'Anvers
L'armée de campagne belge d'Anvers finit de quitter la ville, en menant
simplement des actions de retardement en arrière-garde contre les
Allemands. Les troupes de forteresses, qui partent en dernières,
trouvent elles refuge aux Pays-Bas, la frontière se trouvant à seulement
15 km, même si elles y seront internées. Pendant ce temps, les
autorités municipales prennent contact avec les Allemands en vue de la
reddition de la place. Les Britanniques de l'Aisne se
repositionnent au Nord de Béthune. Hindenburg atteint la Vistule, il
est à moins de 20 km de Varsovie, son objectif. Il apprend dans le même
temps d'un prisonnier que les Russes comptent lancer une nouvelle
offensive en Silésie et veut hâter le pas. Cependant, les Allemands ne
connaissent pas le terrain et manquent de renforts contrairement aux
Russes, ils ont donc de plus en plus de mal à progresser. Les forces
autrichiennes, aidées par les Allemands, arrivent de nouveau en vue de
Przemyśl assiégée dans le cadre de leur contre-attaque en Galicie. En
Afrique du Sud, les Boers révoltés, alliés aux Allemands, déclare la
guerre aux Britanniques et commencent à rassembler des troupes.
Le passage emprunté par l'armée belge entre Anvers et les lignes françaises. Ce journal allemand montre, en bleu, les positions allemandes au soir du 10. Jusqu'au 9, il n'y a donc pas de troupes à l'Ouest d'Anvers, ce qui laisse encore aux Belges un large couloir le long de la mer, via Bruges et Ostende, pour rejoindre en train le Nord de la France. On note également la proximité des Pays-Bas par rapport à la ville. © http://pages14-18.mesdiscussions.net/ |
mercredi 8 octobre 2014
08 octobre 1914 - Passage de l'Escaut
A Anvers, les Allemands jettent des ponts sur l'Escaut et commencent à
la traverser. La seconde ligne de forts ne permettant pas aux Belges de
résister efficacement, ils décident d'abandonner progressivement la
ville. Les britanniques et les premières troupes Belges partent de nuit
vers la côte pour regagner les lignes du Nord de la France, tandis que
les troupes de forteresses continuent à tenir comme elles le peuvent en
s'appuyant sur les quelques forts restants.
Foch est nommé commandant des forces alliées dans les Flandres. Les
britanniques effectuent un nouveau raid aérien en Allemagne, sur les
mêmes bases de Zeppelin déjà attaquées précédemment. Les Russes sont
repoussés de Hongrie. Le sous-marin britannique E.9 coule le destroyer
allemand S.126.
Carte postale allemande, en date du 4 mai 1915, évoquant les combats sur l'Escaut du 8 octobre 1914. Domaine public. |
mardi 7 octobre 2014
07 octobre 1914 - Révolte de Maritz
Le roi Albert Ier quitte Anvers à 15h pour Le Havre, tandis que le
gouvernement se rend à Ostende. A 16h, les Allemands, qui envoient des
reconnaissances sur la deuxième ligne de forts, avertissent qu'ils
bombarderont la ville elle-même à partir de minuit si elle ne capitule
pas avant. Le commandant militaire et le conseil municipal décident de
refuser, et le bombardement débute à l'heure dite. Début des mouvements
aux alentours du canal de La Bassée, dans les
Flandres. Les franco-britanniques se positionnent dans ce secteur ; les
Allemands tentent des les contourner en passant par Ypres mais sont
arrêtés. La bataille elle-même ne s'engagera pas avant quelques jours,
les deux camps doivent se regrouper avant. Les Autrichiens avancent en
Galicie, reprenant Sziget. Les Japonais occupent les îles Marshall. En
Afrique du Sud, contrôlée par les Britanniques, des vétérans des guerres
des Boers de la fin du XIXe siècle, essaient de profiter de la
situation pour créer une république autonome d'Afrique du Sud. A cette
fin, ils s'allient avec les Allemands qui possèdent une colonie toute
proche. C'est le début de la révolte de Maritz, du nom de son meneur.
Les exécutions pour l'exemple continuent : ce jour, Ben Abdel Berrafaa,
un tirailleur marocain, est fusillé pour abandon de poste en présence de
l'ennemi.
Bâtiments en ruines à Anvers à la suite des bombardements allemands. © http://www.delcampe.net/ |
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lundi 6 octobre 2014
06 octobre 1914 - Carte postale
A Anvers, les Allemands ont forcé les défenses de la Nèthe, avec une
brèche de 26 km. Albert Ier décide de se replier sur l'Escaut. Les
Allemands arrêtent définitivement leur offensive à Arras : la ligne
s'est stabilisée, et les opérations se déroulent maintenant plus au
Nord. Les Allemands se font en effet pressants vers Lille, et les Alliés
se regroupent pour les stopper.
Une carte postale envoyée à sa famille par un soldat d'infanterie blessé. Celui-ci était cultivateur dans la Marne, près de Reims. Il a été blessé lors de la bataille de la Marne, envoyé à l'hôpital d'Albi d'où il écrit sa lettre, puis survivra à une autre blessure en 1917 et finalement à la guerre. Sa famille, dont il ignore la localisation, s'est réfugiée dans l'Ain pour fuir les combats. © http://www.europeana1914-1918.eu |
dimanche 5 octobre 2014
05 octobre 1914 - Première victoire aérienne
Arras est définitivement sauvée pour les Français. Près de Reims,
l'équipage français d'un avion Voisin III descend à la mitrailleuse un
Aviatik B.I allemand, il s'agit du premier duel aérien de la guerre. Sur
la Vistule, la plupart des unités russes reculent d'elles-mêmes face à
l'avancée austro-allemande. Celles qui essaient de tenir leurs positions
se font tailler en pièces par un ennemi largement supérieur en nombre.
Un Voisin III, à la forme très reconnaissable, reconstitué au Pearson Air Museum de Vancouver. Il s'agit du bombardier le plus utilisé par les alliés au début de la guerre, même si ses usages pouvaient être multiples. De fait, le 5 octobre, c'est sa mitrailleuse embarquée qui est utilisée par le mécanicien Louis Quenault pour obtenir la première victoire aérienne - hors abordage volontaire - de la guerre. Le pilote, Joseph Frantz, verra son nom escamoté dans la presse, car à consonance trop germanique. © http://www.airliners.net |
samedi 4 octobre 2014
04 octobre 1914 - Manifeste des 93
Les Belges retraitent à Anvers, essayant de bloquer les Allemands qui
tentent de couper leur route de retraite. A Arras, les Français
finissent par stopper l'avance allemande. Ceux-ci massent des troupes
dans les Flandres, encore plus au Nord. Les Autrichiens commencent à
contre-attaquer en Galicie. Publication du Manifeste des 93 en
Allemagne. Il s'agit d'un plaidoyer signé par une très grande partie de
l'élite intellectuelle Allemande (professeurs de toutes
les disciplines, notamment le futur prix Nobel de physique Max Planck,
et artistes en particulier) pour soutenir la politique militariste de
leur pays. Ils y expriment leur soutient inconditionnel à leur pays dans
tous les points "litigieux" du conflit à cette date, quitte à les nier
purement et simplement : responsabilité de l'Allemagne dans le
déclenchement du conflit, violation de la neutralité belge, atrocités
sur civils, destruction gratuite de Louvain... Les Alliés, à l'Ouest
comme à l'Est, en sont par contre chargés, et ne font quasiment plus
partie du "monde civilisé", notamment parce qu'intégrant des troupes
coloniales à leurs armées. Albert Einstein est l'une des quelques
figures intellectuelles allemandes notables à refuser de signer.
Le front Ouest le 4 octobre. Le front est stabilisé, on note principalement l'avancée des deux belligérants vers le Nord, avec ici des mouvements extrêmes dans la région de Lille. © http://www.carto1418.fr/ |
vendredi 3 octobre 2014
03 octobre 1914 - Offensive sur la Vistule
A Anvers, le fort de Kessel est évacué au matin, totalement ruiné après
2h30 de bombardement. Les Belges n'ont plus que leur artillerie de
campagne et deux trains blindés. Des unités d'infanterie de marine
britannique viennent renforcer les Belges à Anvers, accompagnés par
Winston Churchill, premier lord de l’amirauté britannique. Les Français
parviennent à ralentir et désorganiser la contre-attaque allemande à
Arras. La cavalerie allemande prend position à Ypres.
Les Autrichiens engagent les Russes sur la Vistule, début de la grande
offensive vers Varsovie. Hindenburg, qui détient le commandement
conjoint des forces austro-allemandes, n'a cependant aucune idée claire
sur les forces qui se trouvent en face de lui. D'autre part, la retraite
autrichienne en Galicie s'arrête enfin. Les britanniques commencent à
mouiller des mines en mer du Nord. Les Japonais débarquent en Micronésie
allemande. Un premier contingent canadien de 32000 hommes est mobilisé
pour partir en Europe.
jeudi 2 octobre 2014
02 octobre 1914 - Contre-attaque à Arras
A Anvers, quatre fort tombent ou sont évacués par leurs défenseurs dans
la journée, sous l'effet des bombardements ou suite à aux attaques à la
mines des pionniers allemands. Les Belges établissent une ligne de
défense derrière la Nèthe. Il s'agit de gagner le maximum de temps et de
retraiter le plus tard possible : le front français se déployant vers
le Nord, il sera d'autant plus proche et donc rapide à atteindre au
moment de quitter la ville. L'offensive d'Arras tourne court : alors que
les Français atteignent Douai, les Allemands contre-attaquent et
commencent à les repousser vers leur point de départ.
L'étalage d'un fripier à Paris, le 2 octobre. On note que de nombreux hommes restent dans la vie civile. © http://www.parisenimages.fr |
mercredi 1 octobre 2014
01 octobre 1914 - Offensive d'Arras
A Anvers, les Allemands prennent sans combat le fort de
Sint-Katelijne-Waver qui avait été évacué. Ailleurs, les Belges ont
fortifié leurs positions et tiennent bon malgré les assauts et le
bombardement. L'attaque de la nouvelle armée rassemblée à Arras est
lancée. Les Français progressent efficacement en direction de Douai.
Toutefois, trois corps d'armée allemands sont prêts à contre-attaquer.
Au saillant de Saint-Mihiel, les Français parviennent à détruire
les ponts que les Allemands avaient jeté sur la Meuse. Les troupes
britanniques commencent à quitter l'Aisne, à présent stabilisée, pour se
repositionner plus au Nord. Les Russes font pression sur les Allemands
au niveau du Niemen. Des renforts Portugais arrivent en Angola, pour
prévenir une attaque allemande.
Une batterie russe participant au siège de Przemyśl, le 1er octobre. © http://avaxnews.net |
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