mardi 30 septembre 2014

30 septembre 1914 - Inquiétude à Anvers

La situation devient très préoccupante à Anvers. Tous les forts faisant face aux Allemands sont fortement endommagés, la plupart de leurs pièces hors d'usage. Les troupes occupant les tranchées dans les intervalles ont du se replier, laissant certains forts isolés. Pourtant, l'infanterie allemande n'a encore rien fait, attendant que les forts soient totalement détruits pour intervenir. Les Français reprennent Arras, et concentrent une nouvelle armée dans la région d'Amiens et Lens. Ils occupent également Lille.

Un aperçu des dégâts causés par l'artillerie allemande sur le fort Sint-Katelijne-Waver, à Anvers. Comme on peut le constater, les forts sont construits presque entièrement en surface, même s'ils sont recouverts de terre, à cause de la nappe phréatique très proche de la surface. Ils tirent de plus à poudre noire, ce qui en fait des cibles parfaites, et sont construits en béton non armé donc ne résistent pas aux obus de gros calibres. © http://www.fortengordels.be

lundi 29 septembre 2014

29 septembre 1914 - Du Niemen à la Vistule

A Anvers, les Belges ouvrent les digues et inondent une partie du terrain, ce qui fait partie du plan de défense de la citadelle. Ceci n'empêche pas la canonnade de continuer : le fort de Sint-Katelijne-Waver reçoit un projectile de 420 mm toutes les 7 minutes, une poudrière explose et il est évacué en fin de journée. Dans la nuit, les Belges utilisent la seule voie de chemin de fer restante pour déplacer discrètement leur base d'opération plus à l'Ouest. Toutes les offensives entreprises dans le Nord de la France sont arrêtées. Une nouvelle est programmée, toujours à l'extrémité du front actuel, c'est-à-dire dans la région d'Arras. Les Allemands abandonnent leur offensive sur le Niemen, qui n'a pas abouti. Les Allemands attaquent les Russes sur la Vistule, en Pologne, en direction de Varsovie. Ils n'ont que 19 divisions contre 60 pour les Russes, mais parviennent tout de même à les bousculer. Les Russes pénètrent en Hongrie.

Un extrait de la première page du journal nationaliste l'Echo de Paris. Si l'on reconnaît toujours le ton grandiloquent du début de la guerre, le contenu s'est modifié. Les opérations ne semblent plus primordiales : il n'y a quasiment rien de plus que le communiqué officiel en haut, qui ne donne aucune information intéressante. A gauche, la peinture de la famille française conserve son ton propagandiste, mais il semble évident que la guerre sera toujours là à l'hiver, et la possibilité de la mort du fils n'est pas exclue. Enfin, à droite, si les blessés sont toujours censés être heureux et bien soignés, la réalité des "grosses plaies" causées par l'artillerie est bien présente. L'Echo de Paris, 29 septembre 1914, p.1.

dimanche 28 septembre 2014

28 septembre 1914 - Croix noires

L'artillerie lourde commence à tirer sur quelques forts d'Anvers ; son effet est immédiat : au fort de Sint-Katelijne-Waver, le principal visé, les obus de 420 mm percent les 2,50 m de béton en endommagent fortement l'infrastructure. A Albert, les Français parviennent à stopper les Allemands et à établir une ligne défensive. Les Allemands appliquent pour la première fois la croix pattée - sur leurs avions, alors qu'ils se contentaient auparavant d'une bande noire sur l'aile. Les alliés n'ont pas encore de signe distinctif comparable. Les Russes avancent toujours en Pologne et en Galicie. La Turquie ferme le détroit des Dardanelles aux pays de l'Entente. A Tsingtao, la canonnière allemande Jaguar coule le croiseur japonais Takashio, dans une tentative pour briser le blocus du port. Les britanniques commencent les préparatifs pour envoyer une force, composée de soldats indiens, au Moyen-Orient. Procès des assassins de l'archiduc à Sarajevo.

Des soldats allemands transportent une aile de biplan sur laquelle apparaît la nouvelle croix pattée. La photographie a été prise à Saint-Quentin et n'est pas datée. Cet insigne restera en usage jusqu'en avril 1918, avant d'être remplacé par une "croix balkanique" aux branches droites qui servira jusqu'à l'adoption de l'emblème nazi. La croix pattée est de nouveau utilisée par l'armée allemande (de l'Ouest puis réunifiée) depuis 1955. © http://avaxnews.net/

samedi 27 septembre 2014

27 septembre 1914 - Siège d'Anvers

Les Allemands arrivent à distance de bombardement des premiers forts d'Anvers, le siège direct de la ville va pouvoir commencer. Cette place est considérée à l'époque comme la plus puissante au monde, avec deux ceintures de forts jusqu'à 9 km de la ville, mettant celle-ci hors d'atteinte d'un bombardement direct, et un millier de canons. Il y a au total 17 forts principaux dans la ceinture extérieure, avec des redoutes dans les intervalles, et 13 sur la ceinture intérieure. Cependant, les travaux ne sont pas achevés, et ils ont les mêmes défauts que la place de Liège : en particulier, le béton non armé résiste aux canons de 210 mm, mais pas au-dessus. La défense de la ville est assurée par 157000 hommes, capables d'effectuer des sorties ; les allemands sont 130000, avec 126 canons de 100 à 210 mm, et surtout 9 mortiers de 305 mm et 4 obusiers de 420 mm. Fin de la bataille de l'Aisne : les Allemands cessent leurs attaques et se retranchent définitivement, en particulier sur le plateau du Chemin des Dames, tellement imprenable qu'il ne sera de nouveau attaqué qu'en 1917 lors des offensives Nivelle, se soldant par une boucherie. Les Allemands continuent leur contre-offensive dans la Somme, et atteignent Thiepval. En Galicie, les Russes poussent en direction de Cracovie d'une part, des Carpates d'autre part. Les alliés prennent Duala, au Cameroun.

Le front Ouest le 27 septembre. Alors que la majorité du front est stable, on voit clairement se dessiner la "course à la mer" presque plein Nord qui se met en place au fur et à mesure des offensives de contournement avortées. On observe également l'avancée allemande dans la Meuse ayant créé le saillant de Saint-Mihiel, lequel a du même coup provoqué l'apparition d'un saillant français plus au Nord, celui de Verdun. © http://www.carto1418.fr/

vendredi 26 septembre 2014

26 septembre 1914 - Sandfontein

Dans l'Aisne, les Allemands tentent de déboucher du Chemin des Dames, mais sans succès. L'offensive d'Albert est un échec : les Allemands contre-attaquent et prennent Bapaume. A Saint-Mihiel, les Allemands ne parviennent pas à pousser plus loin que la ville et passer la Meuse. Les Allemands ne parviennent pas à passer le Niemen. A Przemyśl, les Russes cessent leurs assauts frontaux : ils ont attaqué sans relâche pendant trois jours et n'ont rien gagné d'autre que de perdre 40000 hommes. Ils installent donc un siège, tandis que les Autrichiens s'organisent pour envoyer des renforts vers la citadelle. L'invasion britannique en Afrique du Sud allemande tourne court : à Sandfontein, les britanniques se hâtent pour trouver de l'eau en s'enfonçant entre des collines fortement tenues par les Allemands. Ils sont pris sous le feu des mitrailleuses et de l’artillerie, retraitent en bon ordre dès le ravitaillement effectué et rentrent directement en Afrique du Sud sans avoir réellement combattu. Les premières unités indiennes débarquent à Marseille.

Des spahis (unité de cavalerie marocaine ou algérienne) pendant la bataille de l'Aisne. © http://avaxnews.net

jeudi 25 septembre 2014

25 septembre 1914 - Saint-Mihiel

Début de la bataille d'Albert : en lien avec les offensives dans l'Aisne et en Picardie, et encore plus au Nord, les Français attaquent dans la Somme, dans le secteur d'Albert. Dans l'Aisne justement, les Allemands attaquent énergiquement et les franco-britanniques ont beaucoup de mal à les contenir. A Saint-Mihiel, les Allemands débutent l'assaut sur le fort du Camp des Romains à 5h30. Au bout d'un quart d'heure le fossé est franchi et les deux camps parlementent à l'entrée d'une galerie. Le cessez-le-feu sonne à 8h30 et la garnison se rend avec les honneurs. Les Allemands capturent ainsi la ville, qui formera un saillant particulièrement gênant puisqu'il coupe la principale voie de ravitaillement de Verdun ; il ne sera réduit qu'en 1918. Début des opérations allemandes sur le Niemen. Hindenbourg prend le commandement en vue d'une opération combinée germano-autrichienne en Pologne et Galicie.

Des soldats allemands posent dans les décombres du fort du Camp des Romains après sa prise. La pile de gravas sur laquelle ils se trouvent bouche les entrées du rez-de-chaussée, ils sont donc devant les ouvertures du premier étage. © http://www.cartespostalesdelorraine.com/


mercredi 24 septembre 2014

24 septembre 1914 - Przemyśl

Dans l'Aisne, en plus de n'avoir quasiment aucun résultat, l'offensive tombe à court de munitions : elle en a tellement consommé qu'il ne sera pas possible de continuer la guerre plus de deux semaines à ce rythme. Des renforts allemands sont arrivés depuis la Lorraine en Picardie et prennent Péronne, l'avance française est stoppée et les deux camps s'enterrent : l'offensive est un échec. Saint-Mihiel est dans une position critique : le fort du Camp des Romains, bien que fortement défendu, est prêt à être pris d'assaut par les Allemands. En Galicie, les Russes atteignent la forteresse autrichienne de Przemyśl, actuellement en Pologne. Celle-ci est un verrou qui, s'il tombe, permettra aux Russes de foncer sur la Silésie, région allemande très industrielle. Il s'agira du plus long siège de la guerre, qui durera jusqu'en mars 1915. Pour l'instant, les Russes attaquent frontalement sans même attendre leur artillerie et se font décimer.

Plan de la forteresse de Przemyśl. La ville est entourée d'une soixantaine de fortifications de toutes tailles, en deux anneaux, reliées par un réseau complet de routes, et supportées par toutes les infrastructures logistiques nécessaires dans la ville. En bas, modélisation du fort I "Salis Soglio", situé au Sud-Est de la carte, au centre de la couronne de petits forts en vert clair. © http://www.przemysl.pl / http://wechselndeprojekte.de

mardi 23 septembre 2014

23 septembre 1914 - Bataille de Picardie

Les Allemands, n'ayant que peu de défenses dans ce secteur à l'extrémité de la ligne de front, sont bousculés en Picardie. A Saint-Mihiel, le fort du Camp des Romains est pilonné et fortement endommagé ; l'infanterie allemande attaque immédiatement et atteint la lisière de la ville. Des troupes britanniques viennent renforcer les Japonais devant Tsingtao.

Les attaques sur Saint-Mihiel entre le 23 et le 25 septembre. Entre Toul et Verdun, distantes de 75 km, la Meuse est flanquée d'une hauteur appelée les Hauts-de-Meuse et garnie d'une demi-douzaine de forts. Il s'agit de fortifications type Séré de Rivière, datant de 1880 et pour la plupart non modernisées depuis. La ville de Saint-Mihiel est située au milieu de cette ligne, et défendue par le fort du Camp des Romains. © http://www.sambre-marne-yser.be/

lundi 22 septembre 2014

22 septembre 1914 - Alain-Fournier

Dans l'Aisne, bien que Joffre prescrive maintenant d'effectuer des attaques localisées et non plus générales, aucun progrès notable n'est effectué. Les Français essaient donc de déborder de nouveau la ligne allemande un peu plus loin, en Picardie. Dans la Meuse, les allemands tentent péniblement de mettre en batterie leur artillerie contre les forts de Saint-Mihiel : les pièces, jusqu'à 305 mm, s'embourbent dans les chemins. Premier raid aérien sur l'Allemagne : des appareils britanniques bombardent les bases de Zeppelin de Cologne et Düsseldorf. L'aviation britannique fait également le premier usage de la télégraphie sans fil entre un avion de reconnaissance et l'artillerie. Le sous-marin allemand U9 coule les croiseurs britanniques Aboukir, Hogue et Cressy au large de la Hollande. Von Spee, avec les croiseurs Scharnhorst et Gneisenau, atteint la Polynésie française et bombarde Papeete.

A Saint-Rémy-la-Calonne, dans les Hauts-de-Meuse, 21 soldats français sont tués dans des circonstances discutées lors d'une reconnaissance, dont l'écrivain Alain-Fournier. La fouille de leur fosse commune en 1991, ici en vue d'ensemble, marque l'un des actes de naissance de l'archéologie de la première guerre mondiale. © http://www.images-archeologie.fr/


dimanche 21 septembre 2014

21 septembre 1914 - Cathédrale de Reims

La contre-attaque allemande dans l'Aisne est bloquée, les Français reprennent Noyon. Les Allemands s'aperçoivent qu'il ne sera pas possible de percer et les combattants reçoivent l'ordre de s'enterrer dans des tranchées, marquant ainsi le début de la guerre de positions qui durera jusqu'en 1918. Les Allemands progressent toujours dans les Hauts-de-Meuse, et arrivent en vue des forts de Saint-Mihiel ; à 18h, le commandement français donne enfin les premiers ordres pour réagir, mais les divisions nécessaires se trouvent loin de la zone de combats. En Prusse orientale, les Allemands atteignent le Niemen où se sont retranchés les Russes.

La cathédrale de Reims à la suite des bombardements allemands. Domaine public.

samedi 20 septembre 2014

20 septembre 1914 - Zanzibar

Dans l'Aisne, une contre-attaque allemande permet à ceux-ci de reprendre pied sur le Chemin des Dames. Les Allemands attaquent violemment dans les Hauts-de-Meuse, prenant les réservistes français totalement par surprise ; ils avancent toute la journée sans rencontrer de résistance très sérieuse. Le bombardement de Reims et de sa cathédrale continue. Le croiseur allemand Königsberg est surpris en train de se réapprovisionner en charbon dans la port de Zanzibar par le croiseur britannique Pegasus, envoyé pour le détruire ; toutefois, les canons allemands ont une plus longue portée que les britanniques, et c'est le Pegasus qui coule.

Le front Ouest le 20 septembre. Le front est globalement stabilisé. Si les possibilités de contournement dans l'Aisne semblent évidentes, le manque de troupes pour l'effectuer l'est aussi. On devine également l'axe d'attaque allemand dans les Hauts-de-Meuse, formant un saillant de Metz vers Saint-Mihiel ; la représentation schématique pour les allemands ne permet pas de se rendre compte de la concentration de leurs forces, mais le manque de défenses françaises est flagrant. © http://www.carto1418.fr/

vendredi 19 septembre 2014

19 septembre 1914 - Colonies

La VIe armée française continue de tenter d'envelopper le flanc de la ligne allemande, sans grand succès, d'autant que les munitions commencent à manquer par endroits. De son côté, von Falkenhayn donne l'ordre à toutes ses unités d'attaquer sur tout le front, avant de revenir dessus en s'apercevant que ses troupes sont épuisées et que personne ne bouge. Dans les Hauts-de-Meuse, les allemands se positionnent sans résistance pour leur offensive, il n'y a qu'une division de réserve et beaucoup d'intervalles vides côté français. Lüderitzbucht, en Afrique occidentale allemande, est prise par les forces sud-africaines qui y ont débarqué la veille. Les gouvernements français et britanniques garantissent aux Belges l'intégrité de leurs colonies.

Les colonies européennes en Afrique en 1914. On note en noir les quatre colonies allemandes, qui constituent les points-clés de la guerre sur ce continent. © http://sunnycv.com

jeudi 18 septembre 2014

18 septembre 1914 - Home Rule

Sur le flanc Ouest, les Français atteignent Noyon mais sont contenus par les Allemands. L'offensive prévue par von Falkenhayn pour le 20 dans les Hauts-de-Meuse, à Saint-Mihiel, se présente bien : les redéploiements français font que ce secteur n'est plus défendu que par des réservistes. Von Hindenburg est nommé commandant en chef des armées allemandes sur le front Est. Dans le secteur de Verdun, six soldats sont condamnés à être fusillés pour blessure volontaire, sur la base de certificats d'un médecin qui, comme souvent, n'a pas réalisé d'examen des blessures. Quatre d'entre eux sont sauvés in extremis lorsqu'un vrai examen révèle qu'il s'agit d'éclats de shrapnel, et donc de blessures involontaires, mais les deux autres ont déjà été exécutés. George V signe le Home Rule, un acte prévoyant de donner une autonomie importante à l'Irlande au sein du Royaume-Uni. Le projet date de 1886, et la version de 1914 n'est en fait toujours pas satisfaisante : elle ne sera finalement jamais appliquée et l'impasse débouchera sur la partition de l'Irlande en 1922.


Des troupes britanniques débarquent à Lüderitzbucht (actuellement Lüderitz, en Namibie), dans le cadre des opérations en Afrique du Sud. Deutsche Kolonialgesellschaft, domaine public.

mercredi 17 septembre 2014

17 septembre 1914 - Nouvelle-Guinée

Sur le flanc Ouest du front, les Français attaquent depuis Soissons vers Noyon, pour essayer de tourner les Allemands. Mais ceux-ci ont pleinement conscience de la manœuvre et se sont renforcés dans le secteur. Von Falkenhayn prévoit également d'attaquer dans quelques jours à Saint-Mihiel, dans la Meuse, pour distraire les Français de leur stratégie de contournement. Sur le front Est, les Autrichiens ne peuvent plus faire face aux Russes, que ce soit en Pologne ou en Galicie, et retraitent partout. Les Allemands sont contraints de les aider en envoyant toute une armée en soutient pour stopper les Russes. Cette dispersion est d'autant plus préoccupante que, selon le plan Schlieffen, les opérations en France aurait du se terminer et permettre d'envoyer les troupes qui y étaient affectées contre les Russes, ce qui n'est de fait pas possible. En Nouvelle-Guinée, la place allemande de Toma se rend aux Australiens sans combat, et avec elle toute la colonie. 

Hermann Detzner, un lieutenant allemand pour le moins aventurier. A la capitulation de la Nouvelle-Guinée, il s'enfonce dans la jungle avec une vingtaine d'hommes et mènera une guérilla pendant toute la guerre. Il se rendra finalement le 5 janvier 1919, dans un grand uniforme impeccable. Ayant passé quatre années dans une zone totalement inexplorée, il publiera après la guerre un livre intitulé "Quatre ans chez les cannibales de Nouvelle-Guinée". La photo est issue de son ouvrage. DETZNER, Hermann, Vier jahre unter kannibalen, Berlin, A. Scherl, 1921, 338 p.

mardi 16 septembre 2014

16 septembre 1914 - Stabilisation

Pas d'évolution notable sur le front français. Bien que l'ordre du jour demande encore d'attaquer, les troupes sont épuisées, et soit ne bougent pas significativement, soit essaient comme dans l'Aisne, mais sont contenues.

La "course à la mer" qui se prépare et durera pendant un mois. Le front le 16 septembre correspond aux lignes pleines, les différentes offensives de contournement des deux camps, qui commenceront le 17 et échoueront toutes, peuvent être observés au niveau des pointillés. On note, totalement isolées, la place de Maubeuge à la frontière franco-belge, qui s'est rendue depuis une semaine déjà, et près des Pays-Bas Anvers, où les Belges résistent encore. Gsl, domaine public.

lundi 15 septembre 2014

15 septembre 1914 - Contre-attaques

Fin de la bataille de l'Aisne : les Français ne sont pas parvenus à percer les lignes allemandes, et ceux-ci ont ramené des renforts d'Alsace pour combler le ouvertures de leur ligne. Au contraire, les Allemands contre-attaquent sur l'Aisne, bombardant Soissons, ainsi qu'en Argonne. Sur le front de Prusse orientale, les Russes se préparent à repousser les Allemands sur le Niemen. Les Serbes repoussent encore une fois les Autrichiens au-delà de la Drina, sauf pour quelques têtes de pont.

Situation sur le front Est. La situation à la mi-septembre correspond globalement au trait rouge. Au Nord, les Russes sont repoussés au moins à la frontière après avoir avancé jusqu'à Tannenberg en Prusse orientale. Ils sont par contre encore bien avancés en Pologne, qui constitue une sorte de saillant, ainsi qu'en Galicie autrichienne. © http://www.robinsonlibrary.com

dimanche 14 septembre 2014

14 septembre 1914 - Paquebot contre paquebot

Les Français tentent d'attaquer les positions allemandes, notamment dans l'Aisne, mais ceux-ci sont bien retranchés et ne reculent globalement plus. Les Allemands évacuent Reims, mais la bombardent, notamment la cathédrale. Suite à l'échec de l'offensive sur la Marne, et à son état d'épuisement personnel, l'empereur Guillaume II remplace von Moltke par von Falkenhayn à la tête des armées allemandes. Dans l'Atlantique Sud, le navire britannique Carmania coule l'allemand Cap Trafalgar ; les deux sont d'anciens paquebots commerciaux, armés pour être convertis en croiseurs auxiliaires. Les Australiens, qui n'avaient pour l'instant pris qu'une île mineure de Nouvelle-Guinée allemande, débarquent sur l'île principale, et commencent à assiéger Toma, près de Rabaul avec 200 hommes, 1 canon et 1 croiseur en couverture, sans prendre de risques. L'amiral Graf von Spee arrive en vue des Samoa allemandes, occupées par les néo-zélandais peu entraînés et mal équipés, avec les croiseurs Scharnhorst et Gneisenau ; il pourrait aisément reprendre la colonie, mais réalise que les Alliés reviendraient dès son départ, et repart sans perdre plus de temps.

Le RMS Carmania, au premier plan, coule le SMS Cap Trafalgar, au fond. Les deux étaient avant la guerre des paquebots transatlantiques, le premier de la Cunard Line et le second de la Hamburg Süd. L'armement ajouté sur le Cap Trafalgar, qui en fait un croiseur auxiliaire, est composé de deux canons de 105 mm et de six de 37 mm. Charles Dixon, Carmania sinking Cap Trafalgar off Trinidad, September 14, 1914, 1923, National Maritime Museum, domaine public.

samedi 13 septembre 2014

13 septembre 1914 - Positions défensives

Les Belges sont repoussés à l'intérieur de la place d'Anvers. Les Allemands, laissant Amiens aux Français, retraitent pour se fixer sur l’Aisne, la Vesle et la Suippe, mettant en place les premiers réseaux de tranchées. L'Argonne est un de leurs principaux points d'appui, notamment le plateau de Craonne connu sous le nom de Chemin des Dames. L'Aisne est un point crucial car il s'agit de l'extrémité occidentale de la ligne de front : les Alliés veulent en profiter pour passer plus à l'Ouest encore et contourner les lignes allemandes. Depuis Nancy, les Français reprennent Pont-à-Mousson sans combat et poussent jusqu'à la frontière allemande. Les Allemands se retranchent sur la Seille, fixant le front à cet endroit pour les quatre années suivantes. Fin de la bataille des lacs Mazuriques : les Russes sont parvenus à s'échapper, ayant perdu un quart de leur demi-million d'hommes. Ils sont donc repoussés en Russie, mettant fin à leur invasion de la Prusse orientale. Ils se replient dans des forts à la frontière, autour du Niemen et la situation se stabilise, mais l'avance Russe est toujours nette plus au Sud, en Pologne et surtout en Galicie. Premières attaques terrestres japonaises contre les Allemands à Tsingtao. Le Hela, un aviso allemand effectuant des entraînement en principe en sûreté au large de Heligoland, est coulé par le sous-marin britannique E-9 ; les Allemands effectueront désormais leurs exercices en Baltique. En France, première émission des bons de la défense nationale, des emprunts à 4% d'intérêt auprès du grand public, qui continueront jusqu'à la fin de la guerre.

Le front Ouest le 13 septembre. Les Allemands sont arrivés sur des positions de repli préparées à l'avance, les Français les poursuivant en ayant plus ou moins perdu le contact. On note des intervalles entre unités, signes de l'usure des troupes et de la nécessité de se reformer, et la position de trois divisions de cavalerie françaises (en bleu clair, vers Montdidier) menaçant le flanc Ouest des Allemands, sur l'Aisne. © http://www.carto1418.fr/

vendredi 12 septembre 2014

12 septembre 1914 - Echappée russe

Les Allemands retraitent clairement à Nancy, couverts par leur artillerie. La bataille de la Marne est terminée, les Allemands retraitent sur tout le front, et les Français reprennent Soissons qu'ils ont évacué. Aux lacs Mazuriques, une rumeur de contre-attaque russe fait stopper les allemands pendant une demi-journée. Celle-ci n'était pas fondée et cet arrêt imprévu permet aux Russes d'échapper à l'encerclement. Les Allemands sont défaits à Kisi, en Afrique de l'Est britanniques.

Les ruines du village de Blesme. Celui-ci se trouve dans le département de la Marne, à l'Est de la bataille, près de Saint-Dizier. La photographie a été prise entre septembre 1914 et février 1915. Carte postale Gauthier, domaine public.

jeudi 11 septembre 2014

11 septembre 1914 - Bita Paka

Les Français poursuivent les Allemands en retraite de l'Ourcq à Verdun, reprenant notamment Epernay et Châlons. A Nancy, les Français avancent péniblement : les Allemands ont fortifié leurs arrières avec de nombreuses tranchées bien garnies de mitrailleuses. Aux lacs Mazuriques, les Russes sont repoussés en commencent à entrevoir la possibilité d'être encerclés par les Allemands : ils doivent se replier vers l'Est le plus vite possible pour l'éviter. En Galicie, fin de la bataille de Lemberg, les Autrichiens ont perdu un tiers du million d'hommes qu'ils avaient engagés et doivent se replier profondément dans les Carpates. Les Russes capturent 120000 hommes et 400 canons. Bataille de Bita Paka : environ 500 australiens cherchent à capturer un poste radio allemand sur une île de Nouvelle-Guinée, lequel est défendu par 61 réservistes allemands et 240 membres de la police mélanésienne peu entraînés. A la différence des Samoa, les défenseurs résistent, et les australiens doivent combattre pour s'emparer du poste, avec des pertes des deux côtés.

Un soldat australien ayant participé à la prise de Bita Paka. Il est ici photographié avec sa mère le 14 août, à Sydney, alors qu'il s'embarque en direction des îles indonésiennes. Domaine public.

mercredi 10 septembre 2014

10 septembre 1914 - Guerre de course

Retraite générale allemande depuis la Marne, notamment à l'Ouest et au centre où leur offensive dans les marais de Saint-Gond a fini par être stoppée. En particulier, la VIe armée française ne rencontre plus de résistance sérieuse sur l'Ourcq, avance de 15 kilomètres et dégage définitivement Paris. Les français commencent à contre-attaquer à Nancy. Aux lacs Mazuriques en Prusse orientale, tout espoir de victoire des russes est perdu : leur flanc Sud aurait pu déborder les Allemands, mais ceux-ci ont reçu des renforts et les dépassent maintenant en tous points. Le croiseur léger allemand Emden, basé à Tsingtao avant la guerre, fait sa première victime en tant que corsaire dans l'Océan Indien, le charbonnier grec Pontoporos.

Le SMS Emden photographié en janvier 1914, à Tsingtao. Domaine public.

mardi 9 septembre 2014

09 septembre 1914 - Contre-attaque sur la Marne

Sur la Marne, les Britanniques et les Français sur l'Ourcq traversent la rivière à la poursuite des Allemands. Ceux-ci tentent une dernière offensive dans le secteur des marais de Saint-Gond, au centre de la bataille, mais les Français résistent. Von Moltke ordonne le repli de l'aile droite de son armée, sur l'Ourcq, et l'arrêt de l'offensive contre Nancy, qui est tout de même bombardée ce jour. En Rhodésie, les allemands sont repoussés d'Abercorn, alors que les premiers affrontements sérieux ont lieu dans le Nyassaland voisin (actuel Malawi).

Un autochrome (photographie en -vraies- couleurs) d'une compagnie d'aviateurs au complet, pris le 9 septembre. Jules Gervais-Courtellemont, bibliothèque municipale de Reims, domaine public.

lundi 8 septembre 2014

08 septembre 1914 - Les Lacs Mazuriques

Sur la Marne, les Allemands sont repoussés au Nord de la Marne là où ils l'avaient franchie. En particulier, la jonction entre les 1ère et 2e armées allemandes, à l'Ouest, manque d'être enfoncée. Ils reculent également à l'extrémité Est. Ils sont par contre plus victorieux au centre, dans les marais de Saint-Gond. A Nancy, l'arrivée de renforts français permet de colmater les brèches, la route de Nancy se referme pour les allemands épuisés. En Prusse orientale, après avoir brisé la 2e armée russe au Sud lors de la bataille de Tannenberg, Hindenburg lance ses troupes contre le flanc de la 1ère armée au Nord : c'est le début de la bataille des lacs Mazuriques. En Galicie, par contre, les Russes continuent à repousser les Autrichiens depuis Lemberg en direction des Carpates.

Un cliché pris le 8 septembre 1914 en plein combat, avec les troupes britanniques à Signy-Signets, dans le secteur de l'Ourcq. On distingue au premier plan des hommes du Cameronians, un bataillon de fusiliers écossais, et à l'arrière-plan une batterie de canons 18-pounder. Domaine public.

dimanche 7 septembre 2014

07 septembre 1914 - Les fusillés du 327e

Maubeuge est prise aux deux tiers, et ne peut plus résister. A midi, les Allemands refusent un armistice d'une journée et continuent le bombardement, aussi le drapeau blanc est hissé à 21h30. La place a résisté une dizaine de jours, immobilisant un corps d'armée allemand qui fait défaut sur la Marne au même moment. Sur la Marne justement, l'aile droite allemande, constituée par la Ière armée de von Kluck, est en difficulté et peine à maintenir le contact avec la deuxième armée de von Bülow plus à l'Est, lui-même menacé sur ses ailes. Si le centre avance toujours, dans le marais de Saint-Gond, l'aile gauche allemande est stoppée voire commence à retraiter dans le secteur des Deux Morins. Point culminant de la bataille pour Nancy : si certains résistent, d'autres secteurs français sont totalement enfoncés, ce qui ouvre des brèches directes vers la ville dont les allemands ne se rendent heureusement pas forcément compte. Les Autrichiens lancent une nouvelle offensive contre les serbes sur la Drina, avec deux armées : l'une des deux est repoussée mais la seconde parvient à prendre pied sur le territoire serbe. Des opérations navales alliées débutent au large du Cameroun, en vue d'un débarquement prévu pour la fin du mois. Un transport de troupes australien en provenance des Samoa récemment capturées approche de Nouvelle-Guinée allemande. Une escadre allemande commandée par Graf von Spee endommage les câbles de communications sous-marins britanniques dans le Pacifique. Affaire des fusillés du 327e RI : la veille, quelques soldats ont cédé à un mouvement de panique dans le marais de Saint-Gond. Sept d'entre eux ont été stoppés par un général de brigade et fusillés le 7, sans véritable enquête. L'un d'entre eux en sortira vivant et mourra au combat en juin 1915. Un seul sera réhabilité, en 1926 ; tous sont indiqués comme "tués à l'ennemi" sur leurs fiches militaires.

La fiche de décès d'Alfred Delsarte, l'un des "fusillés du 327e". Sur cette fiche et sur elle seule, la mention "Tué à l'ennemi" a été rayée et remplacée par "Mort pour la France", mais il n'y a tout de même aucune mention de la cause réelle de sa mort, et il ne s'agit pas du soldat réhabilité. © http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr

samedi 6 septembre 2014

06 septembre 1914 - Bataille de la Marne

Maubeuge est submergée : cinq forts tombent dans la journée et les Allemands sont aux portes de la ville. Les Français font sauter leur arsenal à 22h, même s'ils continuent à se battre. Alors que les Allemands atteignent Provins, le point le plus méridional de leur avance en France, la VIe armée française arrête sa progression sur une ligne allant de Bar-le-Duc à la Seine-et-Marne, et se prépare à lancer une contre-attaque d'importance. Dans son ordre du jour, Joffre demande à toutes les unités d'avancer, ou à défaut de tenir le terrain quitte à se faire tuer sur place, mais de ne plus reculer. La bataille de la Marne se divise en cinq fronts plus restreints, sur 225 km entre Paris et Verdun : d'Ouest en Est, l'Ourcq, les Deux Morins, les Marais de Saint-Gond, Vitry et Revigny. Selon les cas, les unités françaises sont toujours en train d'essayer de stopper les Allemands, ou commencent déjà à contre-attaquer. A Nancy, la plupart des attaques allemandes sont des échecs, surtout celles menées en masses compactes musique en tête et fauchées par les mitrailleuses. Seule une division française recule, ouvrant une brèche dangereuse. Les Serbes entrent en Autriche dans la région de Syrmia. Combats dans la plaine de Tsavo, à la frontière entre Afriques de l'Est britannique et allemande, actuellement au Kenya. Première bataille air-mer de l'histoire à Tsingtao : un hydravion japonais tente sans succès de bombarder deux navires allemands.

Le front Ouest le 6 septembre. L'arc de cercle entre Paris et Verdun, constituant l'avancée extrême allemande et donc la bataille de la Marne, est bien visible, de même que les possibilités françaises d'attaque sur les flancs. La situation est stable en Lorraine. On devine Maubeuge assiégée à le frontière franco-belge, qui a pour intérêt d'immobiliser tout un corps d'armée allemand, de même que les unités allemandes au Nord de la carte qui tentent de prendre Anvers. © http://www.carto1418.fr/

vendredi 5 septembre 2014

05 septembre 1914 - Taxis de la Marne

La VIe armée française, basée à Paris, attaque vers l'Ourcq ; l'écrivain Charles Péguy, alors lieutenant, est tué pendant cette offensive. Une brigade d'infanterie participant à l'opération est transportée par les taxis parisiens réquisitionnés par Gallieni : ces "taxis de la Marne" sont un grand coup médiatique, même si leur importance dans les opérations est anecdotique. A Nancy, la bataille se poursuit, avec les mêmes résultats : les Allemands ne parviennent pas à remporter de succès décisif, et n'atteignent pas le Grand Couronné qui était leur objectif. Le croiseur léger britannique H.M.S. Pathfinder est torpillé en mer du Nord par le sous-marin allemand U-21, devenant le premier navire coulé de cette manière. Les Allemands sont repoussés à Abercorn, en Rhodésie. Par le pacte de Londres, la Russie, la France et la Grande-Bretagne s'engagent à ne pas conclure de paix séparée, et deviennent donc officiellement alliés.

L'un des "taxis de la Marne", un Renault Type AG-1 (modèle lancé en 1905), exposé au musée de l'armée à Paris. Il s'agit du seul véhicule dont on soit certain qu'il ait bien participé aux opérations. Au total, 1100 voitures ont été réquisitionnées, pour la plupart des Renault de ce modèle, qui ont eu pour mission de convoyer environ 5000 hommes. Ceux-ci s'entassaient donc à 5 par véhicule (1 à côté du chauffeur et 4 à l'arrière, voire sur les marche-pieds). Ils ont effectué une cinquantaine de kilomètres en deux convois entre le 6 et le 8, de nuit, avant de rentrer sur Paris avec des blessés, et d'être payé par l’État au compteur, comme pour une course normale. © Rama, domaine public.

jeudi 4 septembre 2014

04 septembre 1914 - Bataille du Grand Couronné

Les défenses de Maubeuge sont à bout de force. Les Belges ouvrent les digues autour d'Anvers pour ralentir l'avance allemande. L'armée allemande occupe Reims. Toutefois, dans son mouvement tournant, elle ne peut pas protéger son flanc droit, les troupes chargées de le faire ayant été retenues trop longtemps en Belgique, face à Anvers notamment. Le général Gallieni, commandant de Paris, y voit une opportunité et donne l'ordre à la VIe armée, devant initialement défendre Paris, de se porter en avant et d'attaquer un point faible dans le flanc allemand sur l'Ourcq. Début de la bataille du Grand Couronné à Nancy. Il s'agit d'une ligne de défense qui empêche les allemands d'encercler Nancy par le Sud. La prise de la ville est importante surtout pour le prestige de l'armée allemande, à tel point que l'empereur Guillaume II vient en personne assister aux opérations. Les Allemands lancent une violente attaque qui oblige les défenseurs à se replier, mais ceux-ci tiennent bon voire parviennent à contre-attaquer.

Des soldats français, posant pour un photographe de presse, font mine de s'embusquer dans un fossé. La photographie n'est pas datée mais a été prise au moment de la bataille de la Marne, début septembre 1914. Agence Rol, domaine public.

mercredi 3 septembre 2014

03 septembre 1914 - Habemus papam

Deux aviateurs français découvrent que les Allemands ont infléchit leur route vers l'Est de Paris, délaissant ainsi le "camp retranché" de Paris. Leur lieutenant-colonel, qui se trouve être Alfred Dreyfus, les envoie prévenir directement l’État-major. Les Allemands sont sur la Marne et la passent à Château-Thierry. Offensive russe en Galicie orientale : prise de Lvov, ainsi que de Lemberg. Élection du pape Benoît XV, succédant à Pie X décédé le 20 août.

Annonce du général Gallieni, chargé de défendre Paris que l'on pensait jusqu'alors être l'objectif des Allemands. Photographie de presse, agence Rol.

mardi 2 septembre 2014

02 septembre 1914 - Coup de faux

Maubeuge, totalement isolée sur la frontière belge, est toujours lourdement bombardée. Les Allemands sont à 80 km à peine de Paris. Von Moltke ordonne de pousser l'armée française à l'Est de Paris. Conformément au plan Schlieffen, il ne vise pas la capitale mais compte obliquer vers l'Est de la région parisienne pour prendre en "coup de faux" toute l'armée française. Joffre, qui a remplacé les généraux qu'il jugeait incompétents (le lendemain, Franchet d'Esperey prendra la tête de la Ve armée à la place de Lanrezac), annonce qu'il compte se rétablir sur la Seine et l'Aube, où il envoie déjà des renforts. Fin de la bataille de Lemberg en Galice, les Autrichiens sont défaits et perdent 130000 hommes. Ils ne semblent pas adaptés à la guerre moderne et sont dépendants des Allemands. Les japonais débarquent leurs troupes d'assaut à Tsingtao. La Chine proteste puisque les Japonais débarquent sur son territoire alors qu'elle est neutre, mais ne fait rien pour empêcher les opérations. Le gouvernement français est installé en entier à Bordeaux.
Le plan Schlieffen dans sa version 1905. En 1914, le mouvement de la première armée, la plus à gauche, n'est pas appliqué. Le 2 septembre, les Allemands sont globalement sur l'Aisne. Domaine public.

lundi 1 septembre 2014

01 septembre 1914 - Premier fusillé

Les Allemands atteignent Villers-Cotterêts et Craonne, ainsi que Soissons qu'ils bombardent puis occupent. Le chef de bataillon Frédéric Henri Wolff est le premier fusillé pour l'exemple français de la guerre, pour avoir tenté de se rendre le 25 août, pendant la retraite, avec ses hommes. Il était titulaire de trois décorations, dont la Légion d'honneur. Retraite générale russe en Prusse orientale. En Galice, les Russes profite de leur succès près de Lemberg pour avancer vers cette ville. Saint-Pétersbourg est renommée Petrograd.

Vue d'artiste de l'action de Néry. Dans cette localité de l'Oise, une division allemande attaque par surprise une brigade de cavalerie britannique. Les deux unités combattent démontées, et presque toute l'artillerie britannique est mise hors de combat en quelques minutes. Le seul canon restant, un 18-pounder conservé actuellement à l'Imperial War Museum, se bat seul contre toute une batterie allemande pendant deux heures et demi, le temps que les renforts arrivent et contre-attaquent victorieusement les Allemands. Domaine public.