Un aperçu des dégâts causés par l'artillerie allemande sur le fort Sint-Katelijne-Waver, à Anvers. Comme on peut le constater, les forts sont construits presque entièrement en surface, même s'ils sont recouverts de terre, à cause de la nappe phréatique très proche de la surface. Ils tirent de plus à poudre noire, ce qui en fait des cibles parfaites, et sont construits en béton non armé donc ne résistent pas aux obus de gros calibres. © http://www.fortengordels.be |
mardi 30 septembre 2014
30 septembre 1914 - Inquiétude à Anvers
La situation devient très préoccupante à Anvers. Tous les forts faisant
face aux Allemands sont fortement endommagés, la plupart de leurs pièces
hors d'usage. Les troupes occupant les tranchées dans les intervalles
ont du se replier, laissant certains forts isolés. Pourtant,
l'infanterie allemande n'a encore rien fait, attendant que les forts
soient totalement détruits pour intervenir. Les Français reprennent
Arras, et concentrent une nouvelle armée dans la région d'Amiens et Lens. Ils occupent également Lille.
lundi 29 septembre 2014
29 septembre 1914 - Du Niemen à la Vistule
A Anvers, les Belges ouvrent les digues et inondent une partie du
terrain, ce qui fait partie du plan de défense de la citadelle. Ceci
n'empêche pas la canonnade de continuer : le fort de
Sint-Katelijne-Waver reçoit un projectile de 420 mm toutes les 7
minutes, une poudrière explose et il est évacué en fin de journée. Dans
la nuit, les Belges utilisent la seule voie de chemin de fer restante
pour déplacer discrètement leur base d'opération plus à l'Ouest. Toutes
les offensives entreprises dans le Nord de la France sont arrêtées. Une
nouvelle est programmée, toujours à l'extrémité du front actuel,
c'est-à-dire dans la région d'Arras. Les Allemands abandonnent leur
offensive sur le Niemen, qui n'a pas abouti. Les Allemands attaquent les
Russes sur la Vistule, en Pologne, en direction de Varsovie. Ils n'ont
que 19 divisions contre 60 pour les Russes, mais parviennent tout de
même à les bousculer. Les Russes pénètrent en Hongrie.
dimanche 28 septembre 2014
28 septembre 1914 - Croix noires
L'artillerie lourde commence à tirer sur quelques forts d'Anvers ; son
effet est immédiat : au fort de Sint-Katelijne-Waver, le principal visé,
les obus de 420 mm percent les 2,50 m de béton en endommagent fortement
l'infrastructure. A Albert, les Français parviennent à stopper les
Allemands et à établir une ligne défensive. Les Allemands appliquent
pour la première fois la croix pattée - sur leurs avions, alors qu'ils
se contentaient auparavant d'une bande
noire sur l'aile. Les alliés n'ont pas encore de signe distinctif
comparable. Les Russes avancent toujours en Pologne et en Galicie. La
Turquie ferme le détroit des Dardanelles aux pays de l'Entente. A
Tsingtao, la canonnière allemande Jaguar coule le croiseur japonais
Takashio, dans une tentative pour briser le blocus du port. Les
britanniques commencent les préparatifs pour envoyer une force, composée
de soldats indiens, au Moyen-Orient. Procès des assassins de l'archiduc
à Sarajevo.
Des soldats allemands transportent une aile de biplan sur laquelle apparaît la nouvelle croix pattée. La photographie a été prise à Saint-Quentin et n'est pas datée. Cet insigne restera en usage jusqu'en avril 1918, avant d'être remplacé par une "croix balkanique" aux branches droites qui servira jusqu'à l'adoption de l'emblème nazi. La croix pattée est de nouveau utilisée par l'armée allemande (de l'Ouest puis réunifiée) depuis 1955. © http://avaxnews.net/ |
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samedi 27 septembre 2014
27 septembre 1914 - Siège d'Anvers
Les Allemands arrivent à distance de bombardement des premiers forts
d'Anvers, le siège direct de la ville va pouvoir commencer. Cette place
est considérée à l'époque comme la plus puissante au monde, avec deux
ceintures de forts jusqu'à 9 km de la ville, mettant celle-ci hors
d'atteinte d'un bombardement direct, et un millier de canons. Il y a au
total 17 forts principaux dans la ceinture extérieure, avec des redoutes
dans les intervalles, et 13 sur la ceinture
intérieure. Cependant, les travaux ne sont pas achevés, et ils ont les
mêmes défauts que la place de Liège : en particulier, le béton non armé
résiste aux canons de 210 mm, mais pas au-dessus. La défense de la ville
est assurée par 157000 hommes, capables d'effectuer des sorties ; les
allemands sont 130000, avec 126 canons de 100 à 210 mm, et surtout 9
mortiers de 305 mm et 4 obusiers de 420 mm. Fin de la bataille de
l'Aisne : les Allemands cessent leurs attaques et se retranchent
définitivement, en particulier sur le plateau du Chemin des Dames,
tellement imprenable qu'il ne sera de nouveau attaqué qu'en 1917 lors
des offensives Nivelle, se soldant par une boucherie. Les Allemands
continuent leur contre-offensive dans la Somme, et atteignent Thiepval.
En Galicie, les Russes poussent en direction de Cracovie d'une part, des
Carpates d'autre part. Les alliés prennent Duala, au Cameroun.
Le front Ouest le 27 septembre. Alors que la majorité du front est stable, on voit clairement se dessiner la "course à la mer" presque plein Nord qui se met en place au fur et à mesure des offensives de contournement avortées. On observe également l'avancée allemande dans la Meuse ayant créé le saillant de Saint-Mihiel, lequel a du même coup provoqué l'apparition d'un saillant français plus au Nord, celui de Verdun. © http://www.carto1418.fr/ |
vendredi 26 septembre 2014
26 septembre 1914 - Sandfontein
Des spahis (unité de cavalerie marocaine ou algérienne) pendant la bataille de l'Aisne. © http://avaxnews.net |
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jeudi 25 septembre 2014
25 septembre 1914 - Saint-Mihiel
Début de la bataille d'Albert : en lien avec les offensives dans l'Aisne
et en Picardie, et encore plus au Nord, les Français attaquent dans la
Somme, dans le secteur d'Albert. Dans l'Aisne justement, les Allemands
attaquent énergiquement et les franco-britanniques ont beaucoup de mal à
les contenir. A Saint-Mihiel, les Allemands débutent l'assaut sur le
fort du Camp des Romains à 5h30. Au bout d'un quart d'heure le fossé est
franchi et les deux camps parlementent à
l'entrée d'une galerie. Le cessez-le-feu sonne à 8h30 et la garnison se
rend avec les honneurs. Les Allemands capturent ainsi la ville, qui
formera un saillant particulièrement gênant puisqu'il coupe la
principale voie de ravitaillement de Verdun ; il ne sera réduit qu'en
1918. Début des opérations allemandes sur le Niemen. Hindenbourg prend
le commandement en vue d'une opération combinée germano-autrichienne en
Pologne et Galicie.
Des soldats allemands posent dans les décombres du fort du Camp des Romains après sa prise. La pile de gravas sur laquelle ils se trouvent bouche les entrées du rez-de-chaussée, ils sont donc devant les ouvertures du premier étage. © http://www.cartespostalesdelorraine.com/ |
mercredi 24 septembre 2014
24 septembre 1914 - Przemyśl
Dans l'Aisne, en plus de n'avoir quasiment aucun résultat, l'offensive
tombe à court de munitions : elle en a tellement consommé qu'il ne sera
pas possible de continuer la guerre plus de deux semaines à ce rythme.
Des renforts allemands sont arrivés depuis la Lorraine en Picardie et
prennent Péronne, l'avance française est stoppée et les deux camps
s'enterrent : l'offensive est un échec. Saint-Mihiel est dans une
position critique : le fort du Camp des Romains,
bien que fortement défendu, est prêt à être pris d'assaut par les
Allemands. En Galicie, les Russes atteignent la forteresse autrichienne
de Przemyśl, actuellement en Pologne. Celle-ci est un verrou qui, s'il
tombe, permettra aux Russes de foncer sur la Silésie, région allemande
très industrielle. Il s'agira du plus long siège de la guerre, qui
durera jusqu'en mars 1915. Pour l'instant, les Russes attaquent
frontalement sans même attendre leur artillerie et se font décimer.
Plan de la forteresse de Przemyśl. La ville est entourée d'une soixantaine de fortifications de toutes tailles, en deux anneaux, reliées par un réseau complet de routes, et supportées par toutes les infrastructures logistiques nécessaires dans la ville. En bas, modélisation du fort I "Salis Soglio", situé au Sud-Est de la carte, au centre de la couronne de petits forts en vert clair. © http://www.przemysl.pl / http://wechselndeprojekte.de |
mardi 23 septembre 2014
23 septembre 1914 - Bataille de Picardie
Les Allemands, n'ayant que peu de défenses dans ce secteur à l'extrémité
de la ligne de front, sont bousculés en Picardie. A Saint-Mihiel, le
fort du Camp des Romains est pilonné et fortement endommagé ;
l'infanterie allemande attaque immédiatement et atteint la lisière de la
ville. Des troupes britanniques viennent renforcer les Japonais devant
Tsingtao.
Les attaques sur Saint-Mihiel entre le 23 et le 25 septembre. Entre Toul et Verdun, distantes de 75 km, la Meuse est flanquée d'une hauteur appelée les Hauts-de-Meuse et garnie d'une demi-douzaine de forts. Il s'agit de fortifications type Séré de Rivière, datant de 1880 et pour la plupart non modernisées depuis. La ville de Saint-Mihiel est située au milieu de cette ligne, et défendue par le fort du Camp des Romains. © http://www.sambre-marne-yser.be/ |
lundi 22 septembre 2014
22 septembre 1914 - Alain-Fournier
Dans l'Aisne, bien que Joffre prescrive maintenant d'effectuer des
attaques localisées et non plus générales, aucun progrès notable n'est
effectué. Les Français essaient donc de déborder de nouveau la ligne
allemande un peu plus loin, en Picardie. Dans la Meuse, les allemands
tentent péniblement de mettre en batterie leur artillerie contre les
forts de Saint-Mihiel : les pièces, jusqu'à 305 mm, s'embourbent dans
les chemins. Premier raid aérien sur l'Allemagne
: des appareils britanniques bombardent les bases de Zeppelin de
Cologne et Düsseldorf. L'aviation britannique fait également le premier
usage de la télégraphie sans fil entre un avion de reconnaissance et
l'artillerie. Le sous-marin allemand U9 coule les croiseurs britanniques
Aboukir, Hogue et Cressy au large de la Hollande. Von Spee, avec les
croiseurs Scharnhorst et Gneisenau, atteint la Polynésie française et
bombarde Papeete.
A Saint-Rémy-la-Calonne, dans les Hauts-de-Meuse, 21 soldats français sont tués dans des circonstances discutées lors d'une reconnaissance, dont l'écrivain Alain-Fournier. La fouille de leur fosse commune en 1991, ici en vue d'ensemble, marque l'un des actes de naissance de l'archéologie de la première guerre mondiale. © http://www.images-archeologie.fr/ |
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dimanche 21 septembre 2014
21 septembre 1914 - Cathédrale de Reims
La contre-attaque allemande dans l'Aisne est bloquée, les Français
reprennent Noyon. Les Allemands s'aperçoivent qu'il ne sera pas possible
de percer et les combattants reçoivent l'ordre de s'enterrer dans des
tranchées, marquant ainsi le début de la guerre de positions qui durera
jusqu'en 1918. Les Allemands progressent toujours dans les
Hauts-de-Meuse, et arrivent en vue des forts de Saint-Mihiel ; à 18h, le
commandement français donne enfin les premiers ordres pour réagir, mais
les divisions nécessaires se trouvent loin de la zone de combats. En
Prusse orientale, les Allemands atteignent le Niemen où se sont
retranchés les Russes.
La cathédrale de Reims à la suite des bombardements allemands. Domaine public. |
samedi 20 septembre 2014
20 septembre 1914 - Zanzibar
Dans l'Aisne, une contre-attaque allemande permet à ceux-ci de reprendre
pied sur le Chemin des Dames. Les Allemands attaquent violemment dans
les Hauts-de-Meuse, prenant les réservistes français totalement par
surprise ; ils avancent toute la journée sans rencontrer de résistance
très sérieuse. Le bombardement de Reims et de sa cathédrale continue. Le
croiseur allemand Königsberg est surpris en train de se
réapprovisionner en charbon dans la port de Zanzibar
par le croiseur britannique Pegasus, envoyé pour le détruire ;
toutefois, les canons allemands ont une plus longue portée que les
britanniques, et c'est le Pegasus qui coule.
Le front Ouest le 20 septembre. Le front est globalement stabilisé. Si les possibilités de contournement dans l'Aisne semblent évidentes, le manque de troupes pour l'effectuer l'est aussi. On devine également l'axe d'attaque allemand dans les Hauts-de-Meuse, formant un saillant de Metz vers Saint-Mihiel ; la représentation schématique pour les allemands ne permet pas de se rendre compte de la concentration de leurs forces, mais le manque de défenses françaises est flagrant. © http://www.carto1418.fr/ |
vendredi 19 septembre 2014
19 septembre 1914 - Colonies
La VIe armée française continue de tenter d'envelopper le flanc de la
ligne allemande, sans grand succès, d'autant que les munitions
commencent à manquer par endroits. De son côté, von Falkenhayn donne
l'ordre à toutes ses unités d'attaquer sur tout le front, avant de
revenir dessus en s'apercevant que ses troupes sont épuisées et que
personne ne bouge. Dans les Hauts-de-Meuse, les allemands se
positionnent sans résistance pour leur offensive, il n'y a qu'une
division de réserve et beaucoup d'intervalles vides côté français.
Lüderitzbucht, en Afrique occidentale allemande, est prise par les
forces sud-africaines qui y ont débarqué la veille. Les gouvernements
français et britanniques garantissent aux Belges l'intégrité de leurs
colonies.
Les colonies européennes en Afrique en 1914. On note en noir les quatre colonies allemandes, qui constituent les points-clés de la guerre sur ce continent. © http://sunnycv.com |
jeudi 18 septembre 2014
18 septembre 1914 - Home Rule
Sur le flanc Ouest, les Français atteignent Noyon mais sont contenus par
les Allemands. L'offensive prévue par von Falkenhayn pour le 20 dans
les Hauts-de-Meuse, à Saint-Mihiel, se présente bien : les
redéploiements français font que ce secteur n'est plus défendu que par
des réservistes. Von Hindenburg est nommé commandant en chef des armées
allemandes sur le front Est. Dans le secteur de Verdun, six soldats sont
condamnés à être fusillés pour blessure volontaire,
sur la base de certificats d'un médecin qui, comme souvent, n'a pas
réalisé d'examen des blessures. Quatre d'entre eux sont sauvés in
extremis lorsqu'un vrai examen révèle qu'il s'agit d'éclats de shrapnel,
et donc de blessures involontaires, mais les deux autres ont déjà été
exécutés. George V signe le Home Rule, un acte prévoyant de donner une
autonomie importante à l'Irlande au sein du Royaume-Uni. Le projet date
de 1886, et la version de 1914 n'est en fait toujours pas satisfaisante :
elle ne sera finalement jamais appliquée et l'impasse débouchera sur la
partition de l'Irlande en 1922.
Des troupes britanniques débarquent à Lüderitzbucht (actuellement Lüderitz, en Namibie), dans le cadre des opérations en Afrique du Sud. Deutsche Kolonialgesellschaft, domaine public. |
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mercredi 17 septembre 2014
17 septembre 1914 - Nouvelle-Guinée
Sur le flanc Ouest du front, les Français attaquent depuis Soissons vers
Noyon, pour essayer de tourner les Allemands. Mais ceux-ci ont
pleinement conscience de la manœuvre et se sont renforcés dans le
secteur. Von Falkenhayn prévoit également d'attaquer dans quelques jours
à Saint-Mihiel, dans la Meuse, pour distraire les Français de leur
stratégie de contournement. Sur le front Est, les Autrichiens ne peuvent
plus faire face aux Russes, que ce soit en Pologne
ou en Galicie, et retraitent partout. Les Allemands sont contraints de
les aider en envoyant toute une armée en soutient pour stopper les
Russes. Cette dispersion est d'autant plus préoccupante que, selon le
plan Schlieffen, les opérations en France aurait du se terminer et
permettre d'envoyer les troupes qui y étaient affectées contre les
Russes, ce qui n'est de fait pas possible. En Nouvelle-Guinée, la place
allemande de Toma se rend aux Australiens sans combat, et avec elle
toute la colonie.
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mardi 16 septembre 2014
16 septembre 1914 - Stabilisation
Pas d'évolution notable sur le front français. Bien que l'ordre du jour
demande encore d'attaquer, les troupes sont épuisées, et soit ne bougent
pas significativement, soit essaient comme dans l'Aisne, mais sont
contenues.
lundi 15 septembre 2014
15 septembre 1914 - Contre-attaques
Fin de la bataille de l'Aisne : les Français ne sont pas parvenus à
percer les lignes allemandes, et ceux-ci ont ramené des renforts
d'Alsace pour combler le ouvertures de leur ligne. Au contraire, les
Allemands contre-attaquent sur l'Aisne, bombardant Soissons, ainsi qu'en
Argonne. Sur le front de Prusse orientale, les Russes se préparent à
repousser les Allemands sur le Niemen. Les Serbes repoussent encore une
fois les Autrichiens au-delà de la Drina, sauf pour quelques têtes de pont.
Situation sur le front Est. La situation à la mi-septembre correspond globalement au trait rouge. Au Nord, les Russes sont repoussés au moins à la frontière après avoir avancé jusqu'à Tannenberg en Prusse orientale. Ils sont par contre encore bien avancés en Pologne, qui constitue une sorte de saillant, ainsi qu'en Galicie autrichienne. © http://www.robinsonlibrary.com |
dimanche 14 septembre 2014
14 septembre 1914 - Paquebot contre paquebot
Les Français tentent d'attaquer les positions allemandes, notamment dans
l'Aisne, mais ceux-ci sont bien retranchés et ne reculent globalement
plus. Les Allemands évacuent Reims, mais la bombardent, notamment la
cathédrale. Suite à l'échec de l'offensive sur la Marne, et à son état
d'épuisement personnel, l'empereur Guillaume II remplace von Moltke par
von Falkenhayn à la tête des armées allemandes. Dans l'Atlantique Sud,
le navire britannique Carmania coule
l'allemand Cap Trafalgar ; les deux sont d'anciens paquebots
commerciaux, armés pour être convertis en croiseurs auxiliaires. Les
Australiens, qui n'avaient pour l'instant pris qu'une île mineure de
Nouvelle-Guinée allemande, débarquent sur l'île principale, et
commencent à assiéger Toma, près de Rabaul avec 200 hommes, 1 canon et 1
croiseur en couverture, sans prendre de risques. L'amiral Graf von Spee
arrive en vue des Samoa allemandes, occupées par les néo-zélandais peu
entraînés et mal équipés, avec les croiseurs Scharnhorst et Gneisenau ;
il pourrait aisément reprendre la colonie, mais réalise que les Alliés
reviendraient dès son départ, et repart sans perdre plus de temps.
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samedi 13 septembre 2014
13 septembre 1914 - Positions défensives
Les Belges sont repoussés à l'intérieur de la place d'Anvers. Les
Allemands, laissant Amiens aux Français, retraitent pour se fixer sur
l’Aisne, la Vesle et la Suippe, mettant en place les premiers réseaux de
tranchées. L'Argonne est un de leurs principaux points d'appui,
notamment le plateau de Craonne connu sous le nom de Chemin des Dames.
L'Aisne est un point crucial car il s'agit de l'extrémité occidentale de
la ligne de front : les Alliés veulent en profiter
pour passer plus à l'Ouest encore et contourner les lignes allemandes.
Depuis Nancy, les Français reprennent Pont-à-Mousson sans combat et
poussent jusqu'à la frontière allemande. Les Allemands se retranchent
sur la Seille, fixant le front à cet endroit pour les quatre années
suivantes. Fin de la bataille des lacs Mazuriques : les Russes sont
parvenus à s'échapper, ayant perdu un quart de leur demi-million
d'hommes. Ils sont donc repoussés en Russie, mettant fin à leur invasion
de la Prusse orientale. Ils se replient dans des forts à la frontière,
autour du Niemen et la situation se stabilise, mais l'avance Russe est
toujours nette plus au Sud, en Pologne et surtout en Galicie. Premières
attaques terrestres japonaises contre les Allemands à Tsingtao. Le Hela,
un aviso allemand effectuant des entraînement en principe en sûreté au
large de Heligoland, est coulé par le sous-marin britannique E-9 ; les
Allemands effectueront désormais leurs exercices en Baltique. En France,
première émission des bons de la défense nationale, des emprunts à 4%
d'intérêt auprès du grand public, qui continueront jusqu'à la fin de la
guerre.
Le front Ouest le 13 septembre. Les Allemands sont arrivés sur des positions de repli préparées à l'avance, les Français les poursuivant en ayant plus ou moins perdu le contact. On note des intervalles entre unités, signes de l'usure des troupes et de la nécessité de se reformer, et la position de trois divisions de cavalerie françaises (en bleu clair, vers Montdidier) menaçant le flanc Ouest des Allemands, sur l'Aisne. © http://www.carto1418.fr/ |
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vendredi 12 septembre 2014
12 septembre 1914 - Echappée russe
Les Allemands retraitent clairement à Nancy, couverts par leur
artillerie. La bataille de la Marne est terminée, les Allemands
retraitent sur tout le front, et les Français reprennent Soissons qu'ils
ont évacué. Aux lacs Mazuriques, une rumeur de contre-attaque russe
fait stopper les allemands pendant une demi-journée. Celle-ci n'était
pas fondée et cet arrêt imprévu permet aux Russes d'échapper à
l'encerclement. Les Allemands sont défaits à Kisi, en Afrique de l'Est
britanniques.
jeudi 11 septembre 2014
11 septembre 1914 - Bita Paka
Les Français poursuivent les Allemands en retraite de l'Ourcq à Verdun,
reprenant notamment Epernay et Châlons. A Nancy, les Français avancent
péniblement : les Allemands ont fortifié leurs arrières avec de
nombreuses tranchées bien garnies de mitrailleuses. Aux lacs Mazuriques,
les Russes sont repoussés en commencent à entrevoir la possibilité
d'être encerclés par les Allemands : ils doivent se replier vers l'Est
le plus vite possible pour l'éviter. En Galicie,
fin de la bataille de Lemberg, les Autrichiens ont perdu un tiers du
million d'hommes qu'ils avaient engagés et doivent se replier
profondément dans les Carpates. Les Russes capturent 120000 hommes et
400 canons. Bataille de Bita Paka : environ 500 australiens cherchent à
capturer un poste radio allemand sur une île de Nouvelle-Guinée, lequel
est défendu par 61 réservistes allemands et 240 membres de la police
mélanésienne peu entraînés. A la différence des Samoa, les défenseurs
résistent, et les australiens doivent combattre pour s'emparer du poste,
avec des pertes des deux côtés.
Un soldat australien ayant participé à la prise de Bita Paka. Il est ici photographié avec sa mère le 14 août, à Sydney, alors qu'il s'embarque en direction des îles indonésiennes. Domaine public. |
mercredi 10 septembre 2014
10 septembre 1914 - Guerre de course
Retraite générale allemande depuis la Marne, notamment à l'Ouest et au
centre où leur offensive dans les marais de Saint-Gond a fini par être
stoppée. En particulier, la VIe armée française ne rencontre plus de
résistance sérieuse sur l'Ourcq, avance de 15 kilomètres et dégage
définitivement Paris. Les français commencent à contre-attaquer à Nancy.
Aux lacs Mazuriques en Prusse orientale, tout espoir de victoire des
russes est perdu : leur flanc Sud aurait pu déborder les Allemands, mais
ceux-ci ont reçu des renforts et les dépassent maintenant en tous
points. Le croiseur léger allemand Emden, basé à Tsingtao avant la
guerre, fait sa première victime en tant que corsaire dans l'Océan
Indien, le charbonnier grec Pontoporos.
Le SMS Emden photographié en janvier 1914, à Tsingtao. Domaine public. |
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mardi 9 septembre 2014
09 septembre 1914 - Contre-attaque sur la Marne
Sur la Marne, les Britanniques et les Français sur l'Ourcq traversent la
rivière à la poursuite des Allemands. Ceux-ci tentent une dernière
offensive dans le secteur des marais de Saint-Gond, au centre de la
bataille, mais les Français résistent. Von Moltke ordonne le repli de
l'aile droite de son armée, sur l'Ourcq, et l'arrêt de l'offensive
contre Nancy, qui est tout de même bombardée ce jour. En Rhodésie, les
allemands sont repoussés d'Abercorn, alors que les premiers
affrontements sérieux ont lieu dans le Nyassaland voisin (actuel
Malawi).
Un autochrome (photographie en -vraies- couleurs) d'une compagnie d'aviateurs au complet, pris le 9 septembre. Jules Gervais-Courtellemont, bibliothèque municipale de Reims, domaine public. |
lundi 8 septembre 2014
08 septembre 1914 - Les Lacs Mazuriques
Sur la Marne, les Allemands sont repoussés au Nord de la Marne là où ils
l'avaient franchie. En particulier, la jonction entre les 1ère et 2e
armées allemandes, à l'Ouest, manque d'être enfoncée. Ils reculent
également à l'extrémité Est. Ils sont par contre plus victorieux au
centre, dans les marais de Saint-Gond. A Nancy, l'arrivée de renforts
français permet de colmater les brèches, la route de Nancy se referme
pour les allemands épuisés. En Prusse orientale,
après avoir brisé la 2e armée russe au Sud lors de la bataille de
Tannenberg, Hindenburg lance ses troupes contre le flanc de la 1ère
armée au Nord : c'est le début de la bataille des lacs Mazuriques. En
Galicie, par contre, les Russes continuent à repousser les Autrichiens
depuis Lemberg en direction des Carpates.
dimanche 7 septembre 2014
07 septembre 1914 - Les fusillés du 327e
Maubeuge est prise aux deux tiers, et ne peut plus résister. A midi, les
Allemands refusent un armistice d'une journée et continuent le
bombardement, aussi le drapeau blanc est hissé à 21h30. La place a
résisté une dizaine de jours, immobilisant un corps d'armée allemand qui
fait défaut sur la Marne au même moment. Sur la Marne justement, l'aile
droite allemande, constituée par la Ière armée de von Kluck, est en
difficulté et peine à maintenir le contact avec
la deuxième armée de von Bülow plus à l'Est, lui-même menacé sur ses
ailes. Si le centre avance toujours, dans le marais de Saint-Gond,
l'aile gauche allemande est stoppée voire commence à retraiter dans le
secteur des Deux Morins. Point culminant de la bataille pour Nancy : si
certains résistent, d'autres secteurs français sont totalement enfoncés,
ce qui ouvre des brèches directes vers la ville dont les allemands ne
se rendent heureusement pas forcément compte. Les Autrichiens lancent
une nouvelle offensive contre les serbes sur la Drina, avec deux armées :
l'une des deux est repoussée mais la seconde parvient à prendre pied
sur le territoire serbe. Des opérations navales alliées débutent au
large du Cameroun, en vue d'un débarquement prévu pour la fin du mois.
Un transport de troupes australien en provenance des Samoa récemment
capturées approche de Nouvelle-Guinée allemande. Une escadre allemande
commandée par Graf von Spee endommage les câbles de communications
sous-marins britanniques dans le Pacifique. Affaire des fusillés du 327e
RI : la veille, quelques soldats ont cédé à un mouvement de panique
dans le marais de Saint-Gond. Sept d'entre eux ont été stoppés par un
général de brigade et fusillés le 7, sans véritable enquête. L'un
d'entre eux en sortira vivant et mourra au combat en juin 1915. Un seul
sera réhabilité, en 1926 ; tous sont indiqués comme "tués à l'ennemi"
sur leurs fiches militaires.
La fiche de décès d'Alfred Delsarte, l'un des "fusillés du 327e". Sur cette fiche et sur elle seule, la mention "Tué à l'ennemi" a été rayée et remplacée par "Mort pour la France", mais il n'y a tout de même aucune mention de la cause réelle de sa mort, et il ne s'agit pas du soldat réhabilité. © http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr |
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samedi 6 septembre 2014
06 septembre 1914 - Bataille de la Marne
Maubeuge est submergée : cinq forts tombent dans la journée et les
Allemands sont aux portes de la ville. Les Français font sauter leur
arsenal à 22h, même s'ils continuent à se battre. Alors que les
Allemands atteignent Provins, le point le plus méridional de leur avance
en France, la VIe armée française arrête sa progression sur une ligne
allant de Bar-le-Duc à la Seine-et-Marne, et se prépare à lancer une
contre-attaque d'importance. Dans son ordre du jour,
Joffre demande à toutes les unités d'avancer, ou à défaut de tenir le
terrain quitte à se faire tuer sur place, mais de ne plus reculer. La
bataille de la Marne se divise en cinq fronts plus restreints, sur 225
km entre Paris et Verdun : d'Ouest en Est, l'Ourcq, les Deux Morins, les
Marais de Saint-Gond, Vitry et Revigny. Selon les cas, les unités
françaises sont toujours en train d'essayer de stopper les Allemands, ou
commencent déjà à contre-attaquer. A Nancy, la plupart des attaques
allemandes sont des échecs, surtout celles menées en masses compactes
musique en tête et fauchées par les mitrailleuses. Seule une division
française recule, ouvrant une brèche dangereuse. Les Serbes entrent en
Autriche dans la région de Syrmia. Combats dans la plaine de Tsavo, à la
frontière entre Afriques de l'Est britannique et allemande,
actuellement au Kenya. Première bataille air-mer de l'histoire à
Tsingtao : un hydravion japonais tente sans succès de bombarder deux
navires allemands.
Le front Ouest le 6 septembre. L'arc de cercle entre Paris et Verdun, constituant l'avancée extrême allemande et donc la bataille de la Marne, est bien visible, de même que les possibilités françaises d'attaque sur les flancs. La situation est stable en Lorraine. On devine Maubeuge assiégée à le frontière franco-belge, qui a pour intérêt d'immobiliser tout un corps d'armée allemand, de même que les unités allemandes au Nord de la carte qui tentent de prendre Anvers. © http://www.carto1418.fr/ |
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vendredi 5 septembre 2014
05 septembre 1914 - Taxis de la Marne
La VIe armée française, basée à Paris, attaque vers l'Ourcq ; l'écrivain
Charles Péguy, alors lieutenant, est tué pendant cette offensive. Une
brigade d'infanterie participant à l'opération est transportée par les
taxis parisiens réquisitionnés par Gallieni : ces "taxis de la Marne"
sont un grand coup médiatique, même si leur importance dans les
opérations est anecdotique. A Nancy, la bataille se poursuit, avec les
mêmes résultats : les Allemands ne parviennent
pas à remporter de succès décisif, et n'atteignent pas le Grand
Couronné qui était leur objectif. Le croiseur léger britannique H.M.S.
Pathfinder est torpillé en mer du Nord par le sous-marin allemand U-21,
devenant le premier navire coulé de cette manière. Les Allemands sont
repoussés à Abercorn, en Rhodésie. Par le pacte de Londres, la Russie,
la France et la Grande-Bretagne s'engagent à ne pas conclure de paix
séparée, et deviennent donc officiellement alliés.
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VIe armée
jeudi 4 septembre 2014
04 septembre 1914 - Bataille du Grand Couronné
Les défenses de Maubeuge sont à bout de force. Les Belges ouvrent les
digues autour d'Anvers pour ralentir l'avance allemande. L'armée
allemande occupe Reims. Toutefois, dans son mouvement tournant, elle ne
peut pas protéger son flanc droit, les troupes chargées de le faire
ayant été retenues trop longtemps en Belgique, face à Anvers notamment.
Le général Gallieni, commandant de Paris, y voit une opportunité et
donne l'ordre à la VIe armée, devant initialement
défendre Paris, de se porter en avant et d'attaquer un point faible
dans le flanc allemand sur l'Ourcq. Début de la bataille du Grand
Couronné à Nancy. Il s'agit d'une ligne de défense qui empêche les
allemands d'encercler Nancy par le Sud. La prise de la ville est
importante surtout pour le prestige de l'armée allemande, à tel point
que l'empereur Guillaume II vient en personne assister aux opérations.
Les Allemands lancent une violente attaque qui oblige les défenseurs à
se replier, mais ceux-ci tiennent bon voire parviennent à
contre-attaquer.
mercredi 3 septembre 2014
03 septembre 1914 - Habemus papam
Deux aviateurs français découvrent que les Allemands ont infléchit leur
route vers l'Est de Paris, délaissant ainsi le "camp retranché" de
Paris. Leur lieutenant-colonel, qui se trouve être Alfred Dreyfus, les
envoie prévenir directement l’État-major. Les Allemands sont sur la
Marne et la passent à Château-Thierry. Offensive russe en Galicie
orientale : prise de Lvov, ainsi que de Lemberg. Élection du pape Benoît XV, succédant à Pie X décédé le 20 août.
Annonce du général Gallieni, chargé de défendre Paris que l'on pensait jusqu'alors être l'objectif des Allemands. Photographie de presse, agence Rol. |
mardi 2 septembre 2014
02 septembre 1914 - Coup de faux
Maubeuge, totalement isolée sur la frontière belge, est toujours
lourdement bombardée. Les Allemands sont à 80 km à peine de Paris. Von
Moltke ordonne de pousser l'armée française à l'Est de Paris.
Conformément au plan Schlieffen, il ne vise pas la capitale mais compte
obliquer vers l'Est de la région parisienne pour prendre en "coup de
faux" toute l'armée française. Joffre, qui a remplacé les généraux qu'il
jugeait incompétents (le lendemain, Franchet d'Esperey
prendra la tête de la Ve armée à la place de Lanrezac), annonce qu'il
compte se rétablir sur la Seine et l'Aube, où il envoie déjà des
renforts. Fin de la bataille de Lemberg en Galice, les Autrichiens sont
défaits et perdent 130000 hommes. Ils ne semblent pas adaptés à la
guerre moderne et sont dépendants des Allemands. Les japonais débarquent
leurs troupes d'assaut à Tsingtao. La Chine proteste puisque les
Japonais débarquent sur son territoire alors qu'elle est neutre, mais ne
fait rien pour empêcher les opérations. Le gouvernement français est
installé en entier à Bordeaux.
Le plan Schlieffen dans sa version 1905. En 1914, le mouvement de la première armée, la plus à gauche, n'est pas appliqué. Le 2 septembre, les Allemands sont globalement sur l'Aisne. Domaine public. |
lundi 1 septembre 2014
01 septembre 1914 - Premier fusillé
Les Allemands atteignent Villers-Cotterêts et Craonne, ainsi que
Soissons qu'ils bombardent puis occupent. Le chef de bataillon Frédéric
Henri Wolff est le premier fusillé pour l'exemple français de la guerre,
pour avoir tenté de se rendre le 25 août, pendant la retraite, avec ses
hommes. Il était titulaire de trois décorations, dont la Légion
d'honneur. Retraite générale russe en Prusse orientale. En Galice, les
Russes profite de leur succès près de Lemberg pour avancer vers cette ville. Saint-Pétersbourg est renommée Petrograd.
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