Des soldats camerounais et un officier allemand à Garua. La photographie n'est pas datée. Deutsche Kolonialgesellschaft, domaine public. |
dimanche 31 août 2014
31 août 1914 - Contre-attaque au Cameroun
Les Allemands entrent à Compiègne ou encore à Noyon, Joffre abandonne
l'idée d'une défense sur la ligne Somme-Aisne. Le fort de Givet finit
par capituler : toute la garnison s'est sacrifiée dans une fortification
vieille de deux siècles, mais elle a retardé d'une semaine les troupes
allemandes devant passer par là. Fin de la bataille de Komarów en
Galicie : victoire Autrichienne écrasante, 20000 des meilleurs soldats
russes sont faits prisonniers, ce qui s'ajoute
au désastre de Tannenberg. Ceci étant, et malgré leur défaite à Gnila
Lipa la veille, les Autrichiens et Allemands sortiront un peu trop
confiants de cette période de victoires. Au Cameroun, une contre-attaque
allemande repousse les Britanniques de Garua. Les Japonais commencent à
bombarder les allemands dans Tsingtao et à creuser des tranchées
d'approche.
samedi 30 août 2014
30 août 1914 - Splendeur et misère russes
A Maubeuge, la poudrière du fort de Boussois explose, le fort est
abandonné temporairement mais sera réoccupé dès le lendemain. Le
bombardement continue à Givet, le fort ne peut pas riposter, ses pièces
sont trop endommagées et les Allemands sont hors de portée. A 10h, les
éléments de la Ve armée à Guise se retirent : s'ils ont repoussé les
Allemands au Nord de l'Oise, ils ne sont pas assez assurés pour tenir
cette position plus longtemps. Paris reçoit ses premières
bombes lancées par des Taube allemands. Fin de la bataille de
Tannenberg. La deuxième armée russe n'existe plus. Elle a perdu presque
80000 hommes tués ou blessés, et encore plus de prisonniers, contre
12000 pour les Allemands. Fin de la bataille de Gnila Lipa. L'attaque
autrichienne est un désastre et les Russes contre-attaquent
victorieusement, faisant 20000 prisonniers.
Le front Ouest le 30 août. Si la situation n'a pas énormément progressé en Alsace et Lorraine, la Trouée de Charmes n'ayant pu être que très peu exploitée, l'avancée allemande est par contre plus nette dans les Ardennes, et spectaculaire en Belgique et dans le Nord de la France. Les quelques troupes alliées encore présentes à cet endroit doivent impérativement ralentir les Allemands pour éviter que ceux-ci n'enveloppent entièrement l'aile gauche. © http://www.carto1418.fr/ |
vendredi 29 août 2014
29 août 1914 - Bataille de Guise
Les Allemands prennent Amiens. Début du bombardement du fort de Givet,
et font sauter une poudrière dès 13h. Les Allemands commencent à
bombarder Maubeuge, toujours avec les mêmes pièces ayant servi à Liège
et Namur, qui arrivent progressivement. Bataille de Guise : les combats
sont violents toute la journée, mais les Français sont combatifs et
parviennent à repousser les Allemands au Nord de l'Oise. Des unités de
réserve françaises parviennent même à faire reculer
la Garde impériale allemande. L'objectif de stopper momentanément les
Allemands et d'éviter le contournement est donc atteint. La bataille de
Tannenberg n'est pas encore terminée, mais les Russes se font massacrer
et l'issue est tellement certaine que Ludendorff réfléchit déjà à la
manière de vaincre la première armée montée sur Königsberg. A Gnila
Lipa, les Autrichiens tentent de nouveau d'attaquer, alors que les
Russes sont deux à trois fois plus nombreux qu'eux. Au Cameroun
allemand, les Britanniques, qui ont envahi le pays depuis le 25,
arrivent devant la forteresse allemande de Garua et commencent à
l'attaquer. Les Néo-zélandais, en tant que membre du Commonwealth
britannique, occupent les Samoa allemandes. Le gouvernement allemand
refuse de céder l'île, mais les Allemands sur place n'offrent aucune
résistance. Le gouvernement français quitte Paris pour Bordeaux.
Prisonniers russes lors de la bataille de Tannenberg. Domaine public. |
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jeudi 28 août 2014
28 août 1914 - Bataille d'Heligoland
Début du siège de Maubeuge. Faute d'avoir les moyens d'encercler
totalement la place, les Allemands décident d'attaquer sur un point
précis, dans un intervalle assez peu défendu entre deux forts. A Givet, à
la frontière franco-belge, l'artillerie allemande s'installe devant le
vieux fort qui défend le passage. Les troupes de la Ve armée manœuvrent
pour se mettre en place en vue de la bataille du lendemain, mais se
heurtent à des éléments allemands. Les britanniques
à proximité refusent d'intervenir et le général Lanrezac devra se
contenter d'une bataille d'arrêt à Saint-Quentin, pour repousser les
Allemands sur Guise. A Tannenberg, la seconde armée russe est totalement
encerclée et laissée à elle-même. Bataille de Heligoland entre les
flottes allemande et britannique en mer du Nord, la première grande
bataille navale de la guerre. Les Britanniques prévoyaient d'attirer les
navires allemands hors de leur base sur cette île grâce à des
sous-marins, puis de les couler avec leur flotte de surface à
l'extérieur. Le début de l'attaque se passe bien mais les anglais ont du
mal à se coordonner, ce qui entraîne une confusion dont profitent les
allemands. Au final, les Britanniques se ressaisissent et reportent
largement la bataille : sur leurs 49 navires, aucun n'a été perdu et ils
ne déplorent que 35 morts. Les Allemands ont par contre perdu 4 de
leurs 37 bâtiments, dont les croiseurs SMS Mainz, Cöln et Ariadne qui
faisaient parti des principaux de leur flotte, et ont perdu plus de 700
hommes.
Le croiseur léger allemand SMS Mainz coule pendant la bataille du Heligoland. Le bâtiment à gauche est le HMS Lurcher, un destroyer britannique venu au secours des survivants. Domaine public. |
mercredi 27 août 2014
27 août 1914 - Guerre en Chine
Alors que la retraite générale continue, Joffre espère pouvoir créer une
ligne d'arrêt sur un axe Amiens-Reims-Verdun ; il ordonne au général
Lanrezac, commandant la Ve armée à gauche du dispositif français, de
prendre de flanc les Allemands le 29 pour les empêcher de contourner son
armée. A Tannenberg, la première armée russe avance vers le Nord,
croyant à une retraite allemande vers Königsberg, et ne peut plus aider
la seconde. Celle-ci remonte elle-même vers
le Nord pour rejoindre la première qui n'y prête pas attention, et
s'enfonce dans le piège allemand. A Gnila Lipa, les Autrichiens sont
contraints de reculer avec de fortes pertes, mais les Russes doivent se
regrouper avant de pouvoir les poursuivre. Les Japonais, assistés des
Britanniques, mettent en place un siège naval et terrestre autour de la
position allemande de Tsingtao, en Chine.
Vues de la forteresse allemande à Tsingtao. Les photographies ne sont pas datées, mais datent certainement d'avant-guerre. Le Miroir, n°41, 6 septembre 1914, p.2. |
mardi 26 août 2014
26 août 1914 - Bataille de Tannenberg
Longwy
succombe : la ville et ses défenses sont ravagées, il n'y a aucun
espoir de secours, et il n'y a de toute façon presque plus d'artillerie.
La place se rend à 10h30 avec les honneurs. Les Allemands arrivent en
vue de Maubeuge, défendue par 14 forts, mais leurs troupes sont déjà
éprouvées et il n'est pas possible de commencer immédiatement un siège.
Bataille du Cateau menée par les
Britanniques à l'extrémité gauche du dispositif allié. Bien qu'ils
soient largement en infériorité numérique, ils bloquent les Allemands
pendant 12 heures et évitent l'encerclement, avec des pertes très
élevées (20%). A l'extrême gauche du dispositif allié, une VIe armée
française est constituée à partir de la garnison de Paris, couvrant le
Nord-Est de cette ville. La capitale reçoit le général Gallieni comme
gouverneur. Début de la bataille de Tannenberg, en Prusse orientale. Ce
nom marque une vision de revanche vis-à-vis de la première bataille de
Tannenberg de 1410, lors de laquelle les chevaliers Teutoniques avait
été défaits par les russes, même si l'affrontement se déroule cette fois
sur une zone beaucoup plus large. Les Allemands disposent de 200000
hommes, contre deux armées de 400000 hommes chacune pour les Russes.
Hindenburg profite du réseau de chemin de fer pour retirer ses troupes
face à la première armée russe, au Nord, et les faire renforcer celles
qui font face à la deuxième armée, au Sud ; il appelle de plus des
renforts depuis l'Ouest. Plus au Sud, en Galicie, les Autrichiens
profitent de la désorganisation des Russes après leur défaite à Krasnik
pour les attaquer de nouveau, au Nord à Komarów, et au Sud à Gnila Lipa.
Les Russes s'attendant à une attaque sur Lemberg, ils ont massé leurs
troupes au Sud, et seule la première attaque réussit. Combat naval de
l’île d’Odensholm, en Baltique. Le croiseur allemand Magdeburg, en plein
brouillard, s'échoue sur cette île et ne parvient pas à se dégager.
Deux croiseurs russes prévenus par les gardiens du phare de l'île n'ont
aucun mal à le neutraliser, et mettent la main sur un exemplaire du code
de la Marine allemande qui était censé avoir été détruit. Les Allemands
ignoreront toute la guerre cet élément et ne changeront jamais leur
code. Les Allemands capitulent à Kamina, au Togo. Alors que l'invasion
avait commencé dès le 7 août, ils s'étaient regroupé dans cette ville où
se situait l'émetteur radio permettant le contact avec l'extérieur. La
chute de cette place entraîne la capitulation du Togo entier, que se
partagent Français et Britanniques. Dernière exaction allemande
d'importance à Frasnes-lez-Couvin, en Wallonie. Depuis le début de la
guerre, principalement en Belgique mais également en France, celles-ci
ont coûté la vie à 5000 civils dans plus d'une centaine de localités,
avec 15000 maisons détruites. Le gouvernement français démissionne pour
former un ministère de la défense nationale, intégrant des socialistes
et concrétisant ainsi l'Union sacrée.
Hommes et chevaux britanniques morts sur le champ de bataille du Cateau. Domaine public. |
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lundi 25 août 2014
25 août 1914 - Sac de Louvain
Les deux derniers forts de Namur se rendent. Ils ont résisté assez
longtemps pour permettre à la division d'infanterie belge qui occupait
la ville de s'échapper. Les Français contre-attaquent dans la Trouée de
Charmes, regagnant du terrain, bien que durement acquis. Ils privent
ainsi les Allemands de leurs succès initiaux alors qu'il s'agissait de
l'un des points d'offensive les plus cruciaux, et les font sérieusement
douter puisqu'ils pensaient avoir affaire à
une armée anéantie et incapable de combattre encore sérieusement.
Ailleurs, le repli en bon ordre continue, en particulier sur Nancy où
les Français s'établissent au Grand-Couronné, le tout ponctué de combats
pour les places clés. Les Allemands prennent notamment Sedan et
Mulhouse. Des exécutions sommaires, difficiles à quantifier, ont lieu
dans l'armée française sous divers motifs au cours de la retraite. La
bataille de Krasnik est remportée par les Autrichiens sur les Russes. En
Prusse orientale, les Russes arrivent au contact des Allemands. Leur
commandement transmet ses messages radio en clair, ce qui permet à
Ludendorff et Hindenburg interloqués d'apprendre qu'ils comptent avancer
sans trop se soucier de possibles contre-attaques ; les généraux
allemands prévoient alors de les prendre de flanc. Après avoir débordé
un poste allemand à Tepe, les Britanniques envahissent le Cameroun. Les
Allemands ravagent la ville de Louvain, en Belgique. Ils tuent 248
habitants et incendient la ville, y compris la bibliothèque de
l'université et ses 300000 livres et manuscrits médiévaux.
Les ruines de la bibliothèque de l'université de Louvain. © http://s2.lemde.fr/ |
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dimanche 24 août 2014
24 août 1914 - Grande Retraite
Début de la Grande Retraite sur tout le front Ouest : sur ordre de
Joffre, les Français et Britanniques reculent sur tous les fronts, mais
en bon ordre, pour pouvoir se réorganiser avant de contre-attaquer. En
Lorraine, la VIe Armée allemande s'engouffre dans la Trouée de Charmes
en bousculant les Français. Le général français Castelnau réagit bien et
attaque les flancs exposés des troupes allemandes, stoppant leur
progression. Au niveau de la frontière franco-belge,
le passage de la Meuse à Givet est défendu par le fort de Charlemont,
datant de l'époque de Vauban, qui doit retenir les Allemands lorsqu'ils
arriveront. Les Belges se préparent également à retenir les Allemands
devant Anvers. A Namur, quatre forts supplémentaires se rendent, mais
deux résistent encore et fixent les Allemands. La flotte
franco-britannique de l'Adriatique bombarde la ville autrichienne de
Kotor (actuellement au Monténégro). En Prusse orientale, les Russes sont
largement supérieurs en nombre aux Allemands, qui manœuvrent pour
éviter l'encerclement. Les Serbes entrent dans Šabac, pour s'apercevoir
que les Autrichiens sont partis pendant la nuit. La première offensive
autrichienne sur la Serbie se solde définitivement par un échec. Les
pertes sont difficiles à évaluer, peut-être 12000 morts dont les deux
tiers Autrichiens. Les deux camps ont commis des crimes de guerre sur
des civils et des prisonniers (exécutions, viols, mutilations...).
A la tête du 9e lanciers britannique, le capitaine Francis Grenfell mène une charge de retardement contre les Allemands à Audregnies, près de Mons, et gagne la première Victoria Cross de la guerre, ce qui est largement relayé dans la presse, l'action étant comparée à la charge de la brigade légère à Balaklava. Effectivement, malgré l'aperçu qu'en donne cette image de propagande, la charge est un désastre, les chevaux se prennent dans des barbelés avant d'être décimés par les mitrailleuses et l'artillerie. Richard Caton Woodville, http://www.nam.ac.uk, domaine public. |
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samedi 23 août 2014
23 août 1914 - Massacre de Dinant
Les Allemands pilonnent Namur toute la journée, et l'infanterie s'avance à partir de 10h. Deux des forts se rendent, totalement écrasés, et l'infanterie belge abandonne la ville que les Allemands investissent prudemment. En Belgique, les troupes françaises se replient de Charleroi, et les Britanniques de Mons. Il s'agit du premier engagement important des Britanniques, qui parviennent tout de même à repousser des Allemands supérieurs en nombre avant de décrocher. Les Allemands franchissent la Meuse. Joffre annonce que l'offensive va reprendre, après avoir désigné ses généraux comme coupables de l'échec, mais les unités doivent d'abord se reformer. Le Zeppelin Z8 est abattu au-dessus des Vosges. Des massacres de civils ont encore lieu : on compte en particulier 674 victimes à Dinant (plus qu'à Oradour-sur-Glane en 1944), y compris femmes et enfants, et 218 à Ethe. Début de la bataille de Krasnik entre Russes et Autrichiens en Galicie. Les Russes progressent quelque peu sur les Allemands en Prusse orientale. Les Serbes pilonnent la ville de Šabac. L'ultimatum envoyé le 15 août ayant expiré, le Japon déclare la guerre à l'Allemagne.
Le front Ouest le 23 août. Par rapport au 16 août, on note que si la situation n'a pas beaucoup bougé en Alsace, les Français ont largement reculé en Lorraine (dans la Trouée de Charmes), les deux armées sont au contact dans les Ardennes avec une amorce de recul français, et surtout la Belgique est presque entièrement traversée, les Allemands atteignant presque la frontière par endroits, et l'armée belge (en vert) n'existant pratiquement plus. © http://www.carto1418.fr/ |
vendredi 22 août 2014
22 août 1914 - Triste record
Le jour le plus meurtrier de l'histoire française : 27000 morts en une seule journée, en grande majorité dans les Ardennes. A Namur, le bombardement des forts continue, alors que les troupes belges commencent à évacuer, mais les forts résistent bien. Les armées françaises sont totalement défaites sur les différents fronts : les Allemands prennent Lunéville (bataille de la Trouée de Charmes, en Lorraine, pour prendre les forts de Toul et Verdun à revers et progresser vers Paris en coupant l'armée française en deux), Longwy est en ruines et les différentes attaques françaises, à la baïonnette, échouent toutes quel que soit le secteur, en particulier dans les Ardennes et à Charleroi. Bataille de Rossignol : la 3e division coloniale française rencontre par hasard, en plein brouillard, deux divisions allemandes dans ce village près de Neufchâteau. Elle se fait hacher sur place en tentant de charger toute la journée, et en sort pratiquement anéantie, avec presque 12000 morts sur un effectif de 16000 hommes. Massacre de Tamines : dans ce village sur la Sambre, pendant la bataille de Charleroi, les Allemands exécutent près de 400 civils et brûlent 240 maisons. La bataille de Charleroi en général est perdue pour les français. A Dinant, les Allemands mettent le feu aux maisons, 2500 habitants fuient derrière les lignes françaises avec que celles-ci ne retraitent. En Pologne, Józef Piłsudski organise les volontaires pour combattre du côté autrichien.
Le journal de la 3e division d'infanterie coloniale pour les 22 et 23 août 1914, relatant les combats de Rossignol. © http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr |
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jeudi 21 août 2014
21 août 1914 - Coup d'arrêt
A Namur, les forts sont bombardés toute la journée par l'artillerie
allemande, y compris les obusiers de 305 et 420 mm, recevant des
milliers de projectiles. Bien que les plus exposés perdent plusieurs
tourelles, tous tiennent bon. En Belgique, l'armée allemande progressant
vers le Sud et l'armée française venant à sa rencontre se trouvent près
de Charleroi ; les allemands s'établissent immédiatement sur de bonnes
positions. La même situation se répète dans les
Ardennes, à Longwy où les artilleurs allemands pilonnent leurs
homologues français, et Neufchâteau, avec quelques escarmouches dans un
épais brouillard. En Alsace, les Français approchent de Colmar, mais
l'avancée s'arrête car le flanc gauche est découvert, l'offensive en
Lorraine ayant tourné court. De fait, les armées décimées (elles ont
perdu plus de 20.000 hommes) y ont reculé d'une quinzaine de kilomètres
dans la journée, revenant sur la Meurthe et se préparant à détruire les
ponts derrière elles. Profitant de leur succès, les Serbes s'approchent
de la ville fortifiée de Šabac, sur leur territoire, pour la reprendre
aux Autrichiens. Les Allemands envahissent l'Afrique du Sud.
Une patrouille du 18e régiment de hussards britannique prend des informations auprès de la population de Mons. Domaine public. |
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mercredi 20 août 2014
20 août 1914 - Contre-attaque allemande
Les Allemands déploient leur artillerie devant Namur. Les Belges
continuent leur repli sur Anvers, alors que les Allemands commencent
leur mouvement tournant vers le Sud, prenant au passage Bruxelles sans
combat. En Lorraine, les Allemands reposés, plus nombreux et placés en
hauteur contre-attaquent violemment à Sarrebourg et Morhange à 4h du
matin, à 11h les unités françaises sont en déroute (plus de 90% de
pertes dans certaines unités) et entament un repli général,
y compris de nuit. Les deux armées se rencontrent également dans les
Ardennes, où les Allemands sont bien retranchés : les attaques
françaises échouent avec de fortes pertes, notamment à cause de
l'artillerie allemande. La même situation se répète également dans les
Vosges, notamment au Petit Donon. Bataille de Gumbinnen en Prusse
orientale. Les Allemands, encouragés par leur précédent succès, lancent
une nouvelle attaque précipitée, sans avoir pris le temps de se préparer
correctement. L'artillerie lourde russe fait un carnage et von François
préfère reculer largement, même si son armée n'est pas poursuivie. Le
chef d’État-major von Moltke, furieux de cette retraite générale, confie
le commandement de cette armée à Hindenburg secondé par Ludendorff. Les
Serbes pourchassent les Autrichiens au-delà de la Drina, en territoire
autrichien.
Un train d'artillerie allemand traverse Bruxelles. © http://www.sambre-marne-yser.be, collection privée. |
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mardi 19 août 2014
19 août 1914 - Neutralité américaine
En Belgique, les Allemands arrivent en vue de Namur. Celle-ci est
défendue par 9 forts, selon une organisation similaire à Liège, mais les
Allemands ont retenu la leçon et décident de les réduire directement à
l'artillerie lourde, sans tenter de coup de main. L'armée belge retraite
sur Anvers. Les français, après des combats maison par maison à
Dornach, reprennent Mulhouse. L'avance en Lorraine est par contre
stoppée, les IIIe et IVe armées étant arrivée sur les
lignes défensives allemandes bien défendues, à 20 km derrière la
frontière. Fin de la bataille du Cer, les Autrichiens sont vaincus et
doivent se replier derrière la Drina face à l'arrivée d'une colonne de
renforts serbe. Les Etats-Unis se déclarent neutres.
La déclaration de neutralité américaine, dans un discours prononcé par Woodrow Wilson devant le Congrès. © Wilson, Essential Writings and Speeches of the Scholar-president, 2006, pp.390-391. |
lundi 18 août 2014
18 août 1914 - Femmes intellectuelles
Combats à Tirlemont, sur la Gette, en Belgique. Les Belges sont écrasés
sous le nombre et peuvent juste ralentir les Allemands en se faisant
décimer avant de se replier. En Lorraine, les Français prennent
Sarrebourg, coupant la ligne Strasbourg-Metz. Les allemands sont
toujours en position d'attente, bien retranchés. La bataille du Cer est
toujours indécise. A cette date, l'armée allemande déploie 2,4 millions
d'hommes, dont 1,7 millions sur le front Ouest. L'armée française compte elle aussi 1,7 millions de combattants, bien qu'une bonne partie soit encore gardée en réserve.
dimanche 17 août 2014
17 août 1914 - Bataille de Stallupönen
Les Français progressent en Lorraine, prenant Château-Salins ; certaines
attaques se font dans le vide, les Allemands ayant déjà reculé sur des
positions plus favorables. La bataille du Cer continue, les
contre-attaques serbes sont repoussées. Bataille de Stallupönen, premier
engagement sur le front oriental. Le général von François, commandant
les maigres troupes allemandes, désobéit aux ordres lui disant d'éviter
l'affrontement avec les Russes et de reculer en cas d'attaque, ce qu'il
avait fait jusque-là. La bataille est assez incertaine mais marque le
point de départ de la contre-offensive allemande. Le gouvernement belge
quitte Bruxelles pour Anvers.
Des soldats allemands sur la place Saint-Lambert à Liège, peu après la prise de la ville. © Bibliothèque Ulysse Capitaine, domaine public. |
samedi 16 août 2014
16 août 1914 - Chute de Liège
Les deux derniers forts de Liège, Hollogne et Flémalle, se rendent à 8h30 et 9h30 en apprenant la chute de Loncin. La ville est définitivement prise et les Allemands peuvent poursuivre leur mouvement à travers la Belgique. Toutefois, si elle démontre la capacité allemande à produire des armes révolutionnaires, la chute de Liège n'est pas un succès stratégique : ceux-ci ont une semaine de retard sur le plan Schlieffen et devraient déjà être en France, le délais permettant aux franco-britanniques de s'organiser. Des combats à Wavre entre Français et Allemands restent indécis, et la situation se maintient en Alsace. En Adriatique, le combat d'Antivari constitue première vraie bataille navale de la guerre. Le croiseur léger autrichien SMS Zenta, accompagné de trois autres bâtiments, est surpris par une armada d'une quarantaine de navires (cinq britanniques, les autres français), alors qu'il bombardait Antivari, au Monténégro. Le Zenta est coulé, les autres parviennent à s'enfuir ; l'escadre française cherchait une grande bataille contre la marine autrichienne mais ne parviendra jamais à l'obtenir. Début de la bataille du Cer entre Autriche et Serbie. Les Serbes ne cherchent pas à tout prix à défendre Belgrade mais prévoient plutôt les itinéraires de l'armée autrichienne en analysant leurs précédentes campagnes. Ils se placent en conséquence sur une position défensive avantageuse sur le mont Cer, et repoussent les premières vagues autrichiennes qui se présentent. Les Russes progressent en Prusse orientale, toujours sans rencontrer de résistance.
Le front Ouest le 16 août. Les Allemands sont en rouge, les Belges en vert, les Français en bleu (foncé pour l'infanterie, clair pour la cavalerie), et les Britanniques en orange. © http://www.carto1418.fr/ |
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vendredi 15 août 2014
Focus n°1 : Pièces de siège et Grosse Bertha
Au début du conflit, les Allemands ont développé des moyens
importants en artillerie lourde. Le Plan Schlieffen prévoit l’attaque de
la Belgique et notamment la prise des forts autour de Liège. Cette
ceinture défensive de quarante kilomètres est équipée de 400 pièces de
calibres différents.
Pour prendre ces forts, l’armée allemande dispose d’une artillerie de siège conséquente : deux batteries d’obusiers de 210mm, mais surtout des pièces autrichiennes de 305mm de la firme Skoda et des obusiers de 420mm. Ces derniers sont de gigantesques obusiers construits par la firme Krupp, transportés par une dizaine de camions. Acheminée sur place, la Grosse Bertha ouvre le feu sur le fort de Pontisse le 12 août, entraînant, dès le lendemain, la capitulation de cette place. Mais, sa portée est très courte et son maniement difficile. Le bombardement des forts se poursuit et l’ensemble de la place de Liège se rend le 16 août, permettant aux armées allemandes de poursuivre leur progression à travers la Belgique afin de tourner l’armée française et britannique par le nord.
Pour prendre ces forts, l’armée allemande dispose d’une artillerie de siège conséquente : deux batteries d’obusiers de 210mm, mais surtout des pièces autrichiennes de 305mm de la firme Skoda et des obusiers de 420mm. Ces derniers sont de gigantesques obusiers construits par la firme Krupp, transportés par une dizaine de camions. Acheminée sur place, la Grosse Bertha ouvre le feu sur le fort de Pontisse le 12 août, entraînant, dès le lendemain, la capitulation de cette place. Mais, sa portée est très courte et son maniement difficile. Le bombardement des forts se poursuit et l’ensemble de la place de Liège se rend le 16 août, permettant aux armées allemandes de poursuivre leur progression à travers la Belgique afin de tourner l’armée française et britannique par le nord.
Modèle réduit de la Grosse Bertha, exposé au Musée de l'Armée à Paris. Domaine public. |
Symbole de cette pièce utilisé dans les plans tactiques allemands pendant la guerre. Domaine public. |
15 août 1914 - Explosion du fort de Loncin
A Liège, Boncelles et Lantin capitulent respectivement à 7h30 et 12h30,
totalement ravagés. La principale tragédie se joue à Loncin : à 10h, le
fort n'a plus de munition ; à partir de 15h, un obus de 420 mm s'abat
dessus toutes les quatre minutes, l'artillerie n'ayant plus à s'occuper
de Lantin. A 17h20, l'un de ceux-ci explose dans la poudrière qui
contenait encore 12 tonnes de poudre : le béton est arraché et retombe
sur les soldats, qui sont encore enterrés dessous
à ce jour. Bien que la quasi-totalité de la garnison ait été tuée, et
le général Leman inconscient dans le fossé, les quelques survivants
continuent à se battre dans les décombres et les Allemands doivent tout
de même prendre le fort d'assaut, ce qui est fait en quelques minutes.
En Belgique, les Allemands arrivent à Dinant, tenue par les troupes
françaises : ils bombardent la citadelle à partir de 6h et l'enlèvent à
11h45, mais une contre-attaque française parvient à reprendre la ville à
16h. En Lorraine, les Français continuent à avancer et contrôlent les
cols des Vosges, mais les Allemands sont bien établis sur des positions
défensives un peu en retrait. Suite à la promesse du tsar, les
nationaux-démocrates polonais se rallient aux Russes. Le Japon envoie un
ultimatum à l'Allemagne à propos de la restitution de la ville de
Jiaozhou à la Chine. La France a terminé la mobilisation. Inauguration
du Canal de Panama.
Une vue des décombres du fort de Loncin sur une carte postale allemande, de date inconnue. La tourelle de 210 mm pèse 40 tonnes. © http://1914-18.be |
jeudi 14 août 2014
14 août 1914 : Raid aérien
A Liège, les forts de Fléron et Liers se rendent dans la matinée, mis
hors de combat par l'artillerie lourde. Dans l'après-midi, Boncelles et
Loncin sont encerclés et tirent à l'aveuglette faute d'observateurs. La
situation est identique à Lantin, sur lequel se concentrent les canons
allemands. Les Français atteignent Charleroi, en Belgique. Début de la
Bataille des frontières : en Lorraine, deux armées françaises marchent
sur Sarrebourg, Morhange et Mortagne, ainsi
que dans les Vosges, le tout défendu par deux armées allemandes sous le
commandement conjoint du Kronprinz. Celui-ci doit pour l'instant
simplement fixer les français en attendant que la Belgique soit
traversée. Les Français avancent également assez lentement en Alsace,
alors que les Allemands rapatrient le gros de leurs troupes en Lorraine
pour préparer une contre-offensive. Deux avions français bombardent des
hangars à Zeppelin à Metz. Les Russes repoussent les Autrichiens en
Galicie, et ces derniers progressent en Serbie. Le tsar promet
l'autonomie de la Pologne si les polonais se révoltent contre les
allemands.
Une leçon de pilotage sur Farman MF-7 à l'école de Buc (date inconnue). Les deux avions ayant effectué le raid sur le hangar de Frescaty à Metz étaient de ce modèle, conçu pour la reconnaissance et en service jusqu'en 1915. Ils sont partis de Verdun, ont subi des tirs au-dessus de la ville mais ont pu larguer chacun (à la main) leur unique bombe et rentrer sans dommage. Ils touchent effectivement le hangar visé, provoquant un incendie qui détruit les zeppelins LZ 9 et 12. Il s'agit de dirigeables géants, de respectivement 132 et 140 m de long, dont l'Allemagne possède neuf exemplaires mais qui se sont révélés décevants : mis en service en 1912, les LZ 9 et 12 venaient d'être retirés du service le 1er août car déjà obsolètes. © http://albindenis.free.fr/ |
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mercredi 13 août 2014
13 août 1914 - Chaudfontaine, Pontisse et Embourg
A Liège, l'artillerie de siège ne laisse plus aucune chance aux Belges ;
l'obus de 420 mm monte à plus d'un kilomètre d'altitude avant de
redescendre, ce qui lui donne assez de vitesse pour percer le béton non
armé des forts, et détonne une seconde après l'impact, soit à
l'intérieur de la fortification. A 10h30, un obus tombe sur la poudrière
du fort de Chaudfontaine, le faisant exploser et capituler. Pontisse se
rend à midi avec les honneurs : il a encaissé 43
obus de 420 mm et la garnison suffoque. Embourg n'a plus d'artillerie
mais les Allemands mettent toute la journée à s'en apercevoir : le fort
ne se rend qu'à 19h15, alors qu'il allait être pris d'assaut. Fléron et
Lantin tiennent encore, mais n'ont eux aussi quasiment plus d'air ni
d'artillerie. A Loncin, une voiture récupère les 11 millions de francs
que le général Leman avait emporté avec lui et qui constituent le trésor
belge ; elle est poursuivie par les uhlans mais parvient à s'échapper.
Les Français, après avoir renforcé l'armée d'Alsace à Belfort,
commencent lentement à attaquer à nouveau, en espérant fixer les troupes
allemandes dans la région. Ceux-ci, de leur côté, progressent toujours
en Lorraine et en Belgique. En Afrique, les britanniques bombardent à
nouveau Dar-es-Salaam, et progressent au Togo. Quatre escadrons
britanniques survolent la Manche pour se positionner en France.
Coupe du fort de Embourg. Il intègre ici les améliorations des années 1930 mais la structure générale est restée la même. La construction est moderne mais présente plusieurs défauts. Une partie importante des espaces de vie se situent dans les glacis, et il faut traverser le fossé à découvert pour y accéder, ce qui est suicidaire sous un bombardement, voire impossible si celui-ci est obstrué par des débris. Les tourelles sont solides, en acier, mais non rétractables. Plus important encore, le béton n'est pas armé et la ventilation est peu efficace, surtout lors d'un bombardement où se mêlent la fumée des explosions, celle des tirs des canons du fort, et la poussière provenant des murs secoués par les impacts. © http://www.clham.org |
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mardi 12 août 2014
12 août 1914 - Bataille des Casques d'argent
A Liège, l'artillerie lourde de siège est enfin arrivée, et peut
commencer à tirer en fin de journée : elle comprend les deux obusiers de
420 mm, ainsi que quatre canons de 305 mm prêtés par l'Autriche. Les
forts de Chaudfontaine, Fléron, Embourg et Pontisse sont pilonnés toute
la journée ; les deux premiers résistent, le troisième n'a plus aucune
artillerie à la tombée de la nuit, et le dernier tient bon mais reçoit
la première dizaine d'obus de 420 mm à partir
de 17h30. Bataille des Casques d'argent : en vue d'arrêter la
progression allemande vers Anvers, une force de cavalerie belge fait
sauter un pont sur la Gette à Haelen puis se retranche dans un bois, à
pied avec mitrailleuses et artillerie. Les dragons, cuirassiers et
uhlans allemands chargent sabre au clair et se font décimer huit fois de
suite, leurs casques jonchant le terrain après l'assaut donnant son nom
à la bataille. Cette fois, la leçon sera retenue et on ne verra plus de
grandes charges de cavalerie sur le front Ouest. En Pologne, Józef
Piłsudski prend la ville de Kielce à la tête de forces paramilitaires.
Il essaie de profiter de la guerre pour obtenir l'indépendance de la
Pologne alors aux mains des Russes. En Serbie, les Autrichiens passent
enfin la rivière Drina, qui marque la frontière Nord-Ouest du pays, pour
lancer une importante offensive. La Grande-Bretagne et la France
déclarent la guerre à l'Autriche.
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lundi 11 août 2014
11 août 1914 - Lagarde, mitrailleuses et cavalerie
A Liège, les Allemands concentrent leurs mortiers de 210 mm sur les
forts d'Embourg, qui subit un pilonnage de dix heures, et d'Evegnée. Ce
dernier, bombardé dès 6h le matin, perd sa dernière pièce lourde en
début d'après-midi. Les hommes commencent à s'évanouir à cause du manque
d'air, et la garnison se rend à 16h avec les honneurs militaires.
Pendant ce temps, la 2e division de cavalerie allemande, plus avancée
que le gros de l'armée, se heurte aux troupes belges
positionnées à mi-chemin entre Liège et Bruxelles (soit à 40 km de
chaque). En Lorraine, les Allemands lancent une contre-offensive depuis
Metz. S'ensuit un combat à Lagarde, dans lequel les mitrailleuses des
deux camps et une tactique dépassée provoquent encore une fois des
ravages, en particulier sur la cavalerie ; les généraux refusent de s'en
rendre compte et préfèrent accuser leurs hommes de lâcheté.
Un article paru dans le Melbourne Herald le 11 août 1914. L'Australie compte quelques clubs de tir féminins depuis le début du XXe siècle. Si la pratique des armes par les femmes est globalement mal vue, le premier ministre australien a indiqué dans un discours prononcé en mars 1914 qu'il était envisageable d'appeler celles-ci à combattre dans le cas où le pays serait envahi. © http://www.abc.net.au |
dimanche 10 août 2014
10 août 1914 - Affaire de Mangiennes
A Liège, les troupes s'installent dans la ville, tandis que les
batteries pilonnent les différents forts toute la journée, lesquels
répliquent quand ils le peuvent. En soirée, le fort de Pontisse est
méconnaissable mais tient toujours bon. Les deux canons de 420 mm
arrivent en Belgique. L'aviation française repère d'importantes colonnes
allemandes dans le Luxembourg belge. Dans les Ardennes françaises, une
bataille de rencontre à Mangiennes permet aux généraux français
de remarquer que les tirs de mitrailleuses ravagent les troupes à
découvert. En Alsace, les Français abandonnent définitivement Mulhouse
et se replient sur Belfort. Par contre, ils avancent en Lorraine,
occasionnant des combats entre avant-postes à Cirey. En Prusse
orientale, les Russes sont à Tilsit. Des troupes allemandes effectuent
des raids sur les colonies britanniques d'Afrique du Sud.
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samedi 9 août 2014
09 août 1914 - Contre-attaque
L'artillerie allemande continue à pilonner les forts de Liège, mais même
ses plus gros canons ne parviennent pas à les entamer
significativement. Von Bülow demande alors l'envoi des obusiers de 420
mm, au nombre de deux à cette heure, les fameuses "Grosses Bertha"
fabriquées par Krupp. A Mulhouse, la 7e armée allemande contre-attaque
au petit matin, repoussant les Français ; une division de réserve
envoyée par Joffre arrivera trop tard pour conserver la ville. Au
large de l’Écosse, le croiseur britannique HMS Birmingham découvre le
sous-marin allemand U-15 stoppé en surface en essayant de réparer ses
moteurs ; après avoir manqué ses premiers tirs, le croiseur l'éperonne à
pleine vitesse, le coupant en deux. La première armée Russe progresse
en Prusse orientale, sans rencontrer de résistance. A cette date, les
Allemands ont perpétré des massacres de civils dans une vingtaine de
localités belges, prémédités ou causés par la crainte des francs-tireurs
selon les cas, début de ce que la propagande américaine a appelé "The
Rape of Belgium".
Les combats de nuit à Mulhouse, vision d'artiste sur une carte postale allemande. © Gallica. |
vendredi 8 août 2014
08 août 1914 - Prise de Mulhouse
En Belgique, le gros de l'armée belge retraite derrière la Dyle, tandis
que trois divisions de cavalerie françaises sont en route pour la
rejoindre. Pendant ce temps, les Allemands entrent prudemment dans la
ville de Liège. Le général belge Leman a pu communiquer avec le
gouvernement pendant la trêve, et a appris que la France avait remis à
la ville la Grand-croix de la Légion d'Honneur ; il décide de résister
jusqu'au bout. Les Allemands concentrent alors leurs
mortiers de 210 mm sur le fort de Barchon, mettant hors-service ses
coupoles. Comme la plupart des forts de Liège, celui-ci souffre d'une
ventilation peu efficace, et à partir de 15h des gaz se répandent dans
les couloirs ; pour éviter l'asphyxie, la garnison se rend à 16h. En
Alsace, les Allemands effectuent un repli stratégique dans les bois
autour de Mulhouse, ce qui permet aux Français de prendre la ville
musique en tête et sans combat. Deux croiseurs britanniques bombardent
Dar es Salaam, en Afrique orientale allemande (actuellement Tanzanie).
Union sacrée en Russie, mais à la différence de la France et de la
Grande-Bretagne, les socialistes ne s'y rallient pas tous.
Proclamation du généralissime Joffre suite à la prise de Mulhouse, affichée dans la ville le jour même. ©http://www.psywarrior.com |
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jeudi 7 août 2014
07 août 1914 : Appel aux femmes
La 14e brigade de Ludendorff entre dans Liège. Les allemands, qui ont annoncé la prise de la ville, mettent en place un dispositif de siège autour des forts avec 120.000 hommes, et malgré plusieurs échanges de tirs dans la journée permettent aux officiers belges d'aller jusqu'à la ville pour se rendre compte de la situation, en vue de capituler. En France, début de la Bataille des Frontières : en application du plan XVII, le VIIe Corps français attaque dans le Sud de l'Alsace, avec comme objectifs Mulhouse et Colmar, et reprend la ville de Thann qui restera jusqu'à la fin de la guerre la capitale de la petite partie de l'Alsace libérée. Le Corps expéditionnaire britannique, fort de 120.000 militaires de métier, commence à arriver en France. Lord Kitchener, ministre de la guerre, lance dans le même temps un appel aux volontaires. La première armée russe passe la frontière allemande en force. En France, le président du Conseil Vivani demande aux femmes de remplacer les hommes aux champs.
L'appel aux femmes de Viviani. Domaine public. |
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mercredi 6 août 2014
06 août 1914 - Drapeau blanc
A Liège, un petit détachement de la 34e brigade parvient à se faufiler
dans la ville en fin de nuit et atteint le QG belge ; le général Leman
parvient in extremis à s'échapper et va se réfugier dans le fort de
Loncin. A 8h, la 14e brigade, la seule à avoir réellement percé sous les
ordres de Ludendorff, s'établit à Jupille, à 3 km de Liège. Ceci permet
de bombarder la citadelle qui hisse le drapeau blanc au bout de deux
heures. Bien que les forts continuent à se
défendre, les troupes belges occupant Liège quittent la ville. Quelques
affrontements ont lieu en territoire français face au Luxembourg, les
Allemands avançant jusqu'à Longwy. Les Autrichiens sont à Obrenovac, à
25 km de Belgrade, mais sont repoussés avec de lourdes pertes. Français
et Britanniques envahissent le Togo allemand. Le parlement britannique
débloque 100 millions de livres pour envoyer un corps expéditionnaire en
France.
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mardi 5 août 2014
05 août 1914 - Bataille de Liège
Début de la bataille de Liège. La ville est protégée par 12 forts
modernes se couvrant mutuellement. Des duels d'artillerie lourde ont
lieu dans la matinée, notamment avec le fort de Fléron. Dans la nuit,
les allemands engagent 39000 hommes, pensant pouvoir s'infiltrer entre
des forts défendus par 9000 Belges. En réalité, les défenseurs sont
quatre fois plus nombreux et seule une brigade allemande parvient à
passer. En mer du Nord, le croiseur britannique Amphion
coule le mouilleur de mines allemand Königin Luise, avant de sauter sur
l'une des mines de ce dernier le lendemain. Des troupes britanniques
attaquent des avant-postes allemands en Ouganda. L'Autriche déclare la
guerre à la Russie. La Grande-Bretagne mobilise, Lord Kitchener devenant
ministre de la guerre. La censure de la presse est établie en France.
La situation à Liège avant l'attaque. Les triangles rouges représentent les forts, les carrés verts les 6 brigades allemandes. Seule la 14e parviendra à dépasser les forts dans la nuit. © http://www.sambre-marne-yser.be, retravaillé. |
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lundi 4 août 2014
04 août 1914 : Grande-Bretagne et Allemagne
En Belgique, les Allemands arrivent devant les forts de Liège, appuyés
par l'armée placée dans les intervalles, qui ne comptent pas se rendre.
Deux avions allemands survolent Bruxelles dans la nuit. En Algérie
française, les croiseurs allemands Goeben et Breslau bombardent
respectivement Philippeville et Bône, tuant 21 personnes. La
Grande-Bretagne déclare la guerre à l'Allemagne pour violation de la
neutralité belge. Les députés français votent à l'unanimité les crédits
de guerre en appelant à l'"Union sacrée", de même que leurs homologues
allemands, y compris les socialistes dans les deux camps.
Réquisition des tombereaux de Paris, le 4 août 1914. Photographie de presse, agence Rol, domaine public. |
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dimanche 3 août 2014
03 août 1914 : France et Allemagne
A 7h, les Belges répondent par la négative à l'ultimatum allemand.
L'armée allemande, qui n'a pourtant pas encore déclaré la guerre à la
Belgique, y pénètre vers Aix-la-Chapelle. Le roi Albert Ier, à 11h, en
réfère à la France et à la Grande-Bretagne censées garantir sa
neutralité. Les anglais reçoivent la nouvelle en pleine séance du
Conseil, et décident de mobiliser même s'ils ne déclarent pas
immédiatement la guerre ; ils envoient un ultimatum à l'Allemagne lui
demandant de se retirer de Belgique. A 17h22, un avion allemand lâche 6
bombes sur Lunéville, en Meurthe-et-Moselle, ne provoquant que des
dégâts matériels. Peu après, l'Allemagne déclare la guerre à la France,
sous le prétexte (inventé) qu'un avion français aurait bombardé
Nuremberg. Les allemands prennent trois villes aux Russes, les Serbes et
les Autrichiens continuent à s'affronter. Les anglais coupent les
câbles de transmission sous-marins allemands, même si ceux-ci peuvent
tout de même utiliser la TSF à longue portée.
Une des bombes lâchées sur Lunéville, qui n'a pas explosé. ©Le Mensonge du 3 Août 1914, 1917 ; cité par http://jmpicquart.pagesperso-orange.fr/ |
samedi 2 août 2014
02 août 1914 - Affiches
Le tsar déclare formellement la guerre à l'Allemagne, tandis que
quelques escarmouches continuent entre les infanteries ainsi que des
croiseurs des deux pays. Les troupes allemandes occupent le Luxembourg,
et des patrouilles passent en quelques points la frontière française. Le
gouvernement français proclame l'état de siège tandis que les dernières
revendications pacifistes s'envolent, comme en Grande-Bretagne. La
France coupe les lignes de chemin de fer en provenance
d'Allemagne et de Belgique. Le Conseil britannique compte entrer en
guerre si la Belgique est envahie. En attendant, il assure à la France que
la flotte britannique protègera ses côtes dans tous les cas, et établit
la censure militaire sur sa presse. A 20h, l'Allemagne envoie un
ultimatum à la Belgique lui demandant la possibilité de traverser son
territoire. Albert Ier, roi des Belges, réunit le Conseil avec
l'intention de refuser. Des troupes sont mobilisées en Italie et au
Canada. Signature d'un traité d'alliance secret germano-ottoman dirigé
contre la Russie.
A Paris, la population prend connaissance des affiches de mobilisation. L'une d'elles à gauche annonce la réquisition des chevaux. Agence Rol, domaine public. |
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vendredi 1 août 2014
01 août 1914 - Allemagne et Russie
L'Allemagne déclare la guerre à la Russie, en lui présentant
accidentellement les deux versions du document prévues à l'avance (celle
pour le cas où la Russie n'aurait pas répondu à l'ultimatum, ce qui est
le cas, et celle comme quoi la réponse aurait été inacceptable) et
mobilise. Il est cependant question un moment d'annuler l'invasion à
l'Ouest pour se concentrer sur la Russie, alors même que certains
éléments de l'armée se sont déjà mis en marche. Toutefois,
à 19h, les premières troupes allemandes entrent au Luxembourg.
Escarmouches entre patrouilles allemandes et russes en Prusse orientale.
L'ordre de mobilisation générale est lancé en France, après une réponse
évasive à l'ultimatum allemand. On prépare les affiches pour le
lendemain, quelques-unes commencent à être placardées dans la soirée. La
marine japonaise se prépare à la guerre, alors que le Canada prévoit de
proposer des troupes à la Grande-Bretagne.
L'ordre de mobilisation générale allemand, signé par Guillaume II et Bethmann-Hollweg. © Bildarchiv Preußischer Kulturbesitz. |
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